En France, la création et l’activité d’un hackerspace justifie au minimum la mobilisation d’un couple de barbouzes, l’ouverture d’un dossier à la Dcri et la rédaction de rapports de surveillance réguliers sur ces dangereux personnages soupçonnés de se droguer à coup de vapeurs de fer à souder ou de construire des machines infernales (imprimantes 3D, projets à base de microcontrôleurs et autres choses que la décence et l’honneur nous interdisent de nommer ici).
A Shanghai, nous apprend le blog 3ders.org (http://www.3ders.org/articles/20111124-hackerspaces-in-china.html), le gouvernement provincial a décidé d’aider financièrement au développement d’une centaine de hackerspaces d’une superficie de 100 mètres carrés minimum chacun, ouverts 200 jours par an, et équipé de CNC, de tours à métaux et autres outils destinés à travailler le bois ou le métal. L’accès à ces espace de création technique coûte 500 yuan (60 Euros) par mois, cotisation très élevée pour le pays, mais pouvant être remplacée par des temps de vacation administratives au sein de chaque hackerspace.
Cette importance donnée à ces centres de formation et d’apprentissage aux techniques et technologies montre à quel point certains gouvernements ont conscience de l’importance des filières non-universitaires. Le premier d’entre eux, Xin Che Jian, a ouvert un blog bilingue Chinois-Anglais montrant l’évolution de ses différentes activités. Il est cependant prudent d’attendre quelques mois et l’ouverture effective d’autres hackerspaces pour encenser l’attitude des édiles de Shanghai. Souvent, dans l’Empire du Milieu, les intentions se perdent dans les méandres de la bureaucratie ou sont freinés par les obstacles d’une corruption latente.