Une annonce sur le compte Twitter de l’agence Associated Press informait, durant la soirée du mardi 23 avril, d’un attentat à la bombe visant la Maison Blanche. Parmi les victimes se serait trouvé le Président Obama… il va sans dire que le twitt était bidon et le compte détourné par des cyber-sympathisants au président Bachar el Assad. Immédiatement, les différentes places boursières US ont réagi, faisant légèrement plonger le Dow Jones durant 6 minutes. La chaîne CNBC relate cette brève poussée de fièvre et précise que les flux rapides des échanges sont tels que l’indice SPX aurait « perdu » près de 136 milliards durant cette brève période de panique. La brièveté de l’effet d’annonce fait dire aux frères Graham, d’Errata Security, que ce hack n’a eu aucune conséquence… c’est sans compter l’efficacité des outils de fast trading qui, en quelques secondes, dépensent l’équivalent du PIB d’un état Africain.
On peut s’interroger sur la véritable cause, sur l’origine exacte de la perversion du système qui a pu permettre une telle perte de contrôle. Est-ce la fragilité du réseau Twitter, outil grand public par définition non prévu pour transporter des informations sérieuses et vérifiables, ou serait-ce plutôt l’extraordinaire inconséquence des traders qui prennent pour argent comptant les rumeurs véhiculées par un réseau social spécialisé dans les rumeurs ? La presse financière US évite d’aborder le sujet et cherche les coupables du côté des hackers présumés (l’attaque est revendiquée par une « Syrian Electronic Army »). Poursuivre des traders pour impéritie, cela viendrait remettre en cause le système boursier tout entier …