Soyons rassuré, jusqu’à présent, et depuis les tous premiers balbutiements du Plan Calcul initié par Mon Général, seuls ceux de l’Elysée (les plans bien sûr) ont jusqu’à présent exceptionnellement « fuités » des services de l’administration Française. Ce n’est pas comme si nous étions dans un pays à peine capable de maîtriser le B.A.Ba de la technologie informatique, comme les Etats-Unis par exemple. Car, nous apprend une récente compilation éditée par Rapid7, durant la période s’étendant entre le premier janvier 2009 au 31 mai 2012, l’administration US a perdu, soit directement, soit par le biais de sociétés sous-traitantes sous contrat, la bagatelle de 94 millions d’enregistrements intégrant des données pouvant être considérées comme privées ou personnelles.
Sur ce total, la moitié des évaporations serait la conséquence de pertes ou de vols d’appareils portables notamment. En France aussi, les automobiles stationnées près des gares parisiennes se font fracturer et leur contenu dérober. Mais retournons Outre Atlantique. Sur cette période de plus de trois ans et demi, c’est 2010 qui fait figure d’annus horribilis, avec 102 affaires déclarées (82 en 2011 et 53 en 2009). En termes de volumes de données exposées, en revanche, l’éclairage devient plus sombre. De 2011 à mai 2012, l’augmentation des pertes a dépassé les 138 %, et de 2010 à 2011, la progression des évaporations binaires surpassait les 168%. Rappelons que bon nombre de ces affaires sont consciencieusement répertoriées sur les serveurs de Dalaloss.db, à côté des pertes abyssales de disques ou de bandes magnétiques d’origine bancaire et des fuites titanesques (comme dans Titanic) des informations détenues sans trop de protection par quelques grandes chaînes de magasins.
En France, ou jamais affaire de fuite d’information importante ne vient assombrir nos horizons binaires (ou alors seulement ceux des entrepreneurs en BTP travaillant au 55 rue du Faubourg-Saint-Honoré à Paris), un tel serveur n’aurait aucune chance d’exister, faute de matière première. Si par malheur cela devenait le cas, il faudrait bien qu’un jour soit créée une instance sérieuse chargée d’informer le public des risques réels qu’encourent leurs données privées. On pourrait l’appeler… voyons… Commission Nationale Fichiers et Libertés. CNFL. Dommage que cela ne se prononce pas.