Steve Bellovin, en mal de polémique, tue le temps en revenant sur deux plaidoiries ayant défrayé les chroniques juridiques américaines. Deux procès pour alcoolémie au cours desquels les accusés ont souhaité obtenir le « code source » des alcotests électroniques utilisés par la police. Un bug est si vite arrivé… Il faut dire qu’aux Etats Unis, la prison est systématique après la seconde infraction de ce type et les amendes fort élevées. Dans les deux cas, la cour n’a pas estimé que les preuves apportées par l’accusé puissent remettre en cause la culpabilité de la personne ou encore faire douter de la fiabilité de l’éthylomètre. Bellovin, prenant alors en exemple les problèmes rencontrés par un autre « firmware insoupçonnable », celui des machines à voter Diebolt, explique comment le simple examen du code source ne peut révéler qu’un tout petit aspect du problème. Chaque jour, conclut-il, naissent de nouveaux appareils qui, jusqu’à présent, reposaient sur des principes essentiellement mécaniques. Les téléphones, les voitures, le machines à coudre… et même les toasters reposent désormais sur une couche logicielle. Un logiciel qui est souvent entaché d’erreurs. Or, conclut-il, il est dangereux de condamner qui que ce soit « sans l’ombre d’un doute » sans remettre en question le logiciel qui est censé apporter la preuve cruciale de la culpabilité