On attendait des révélations sur d’éventuelles tractations « missiles contre la peau de la famille Biden », et c’est Crowdstrike qui fait les frais de la publication de l’échange téléphonique Donald Trump-Volodymyr Zelensky. Un Crowdstrike qui, en 2016, avait désigné la Russie comme probable responsable du hack du parti Démocrate, et de la fuite de document conséquente qui aurait permis aux Républicains de remporter les élections. Des hypothèses et des conclusions qui ont toujours été réfutées par l’équipe Trump malgré un avis contraire des services de renseignements US à l’époque.
Il faut cependant demeurer prudent dans l’interprétation des faits et des phrases. La retranscription de la conversation n’est pas un verbatim issu d’un enregistrement, et, pour des raisons de sécurité nationale sans doute, le Président des Etats Unis d’Amérique semblait utiliser un code relativement obscur réservé à quelques initiés. Dito : « I would like you to find out what happened with this whole situation with Ukraine, they say CrowdStrike … I guess you have one of your wealthy people… The server, they say Ukraine has it » affirmait le PotUS.
Comme le rappelle Robert Graham, que l’on peut difficilement accuser de collusion avec les Démocrates, l’interprétation est simple : Trump n’est pas d’accord avec les conclusions de Crowdstrike et dégage ainsi la responsabilité de la Russie. Pour quelle raison épancherait-il son cœur au Président de l’état Ukrainien, pour qui toute pierre lancée dans le jardin de Poutine est un baume ? Là encore, on est dans le domaine du déchiffrement de propos cryptiques. De quel serveur s’agit-il ? que possèderait donc le gouvernement Ukrainien sur ce sujet ?
Quelles que soient les ténébreuses intentions de la Maison Blanche, il reste que les communiqués de presse, les « recherches » publiées par les grandes entreprises de la SSI, et surtout les attributions de cyber-attaques qu’elles fournissent commencent à être abondamment exploitées par le monde politique. Et ce, quelle que soit leur provenance, que l’on mentionne dans les travaux réalisés à Sunnyvale, à Ann-Arbor, à Tel Aviv ou à Moscou (pour ne citer que les quatre plus grands « attributeurs d’attaques »).
A tel point que l’invocation chamanique d’un risque « cyber » est en passe de devenir l’excuse-valise à toute décision politique. La dernière en date, nous apprend le New York Times, concerne les menaces de restriction d’importation, de la part du Congrès US, des voitures de métro d’origine Chinoise. Craignant pour la sécurité des communications téléphoniques des citoyens du nouveau monde, et invoquant les risques d’outils d’interception 4G et 5G camouflés dans les bâtis des voitures, les membres du Congrès favorisent l’application d’une politique « America First », quand bien même cette Amérique s’étendrait aux terres Canadiennes et aux productions Bombardier.