Douche écossaise pour Skype qui, en moins d’une semaine, essuie deux revers. L’un purement viral, l’autre essentiellement politique.
Le revers viral est notamment révélé par Trend Labs, qui décortique deux virus-vers capables d’être véhiculés par Skype. L’un de ces malwares fait partie intégrante du tristement célèbre Shylock, l’un des « trojan banker » voleur de crédences le plus répandu dans le cyberespace ces jours-ci. Une vulnérabilité et une exploitation active qui tombent fort mal, puisque ces derniers jours, Microsoft lance une campagne pressant les usagers de Messenger d’abandonner leur ancien IM et de migrer sous Skype.
Certes, Messenger n’est pas un parangon de sécurité et nombreux sont les malwares capables de propager des url faisandées via cet outil de communication. Mais abandonner un vieux navire dont on connaît le moindre défaut pour s’embarquer sur une embarcation que l’on sait activement exploitée par des infections n’est pas franchement rassurant.
Mais plus que ces considérations infectieuses, c’est, une fois encore, le soupçon de l’existence de multiples backdoors qui turlupine un groupe de personnalités de la presse ainsi que diverses associations de défense des libertés individuelles. Lesquels ont formé une sorte de comité de salut public et écrit une lettre ouverte aux principaux responsables de Microsoft en général et de la division Skype en particulier. Lettre qui demande instamment des clarifications sur les soupçons de portes dérobées pouvant se trouver dans le code de ce programme utilisé par plus de 600 millions de personnes de par le monde. Et de citer en exemple les politiques de transparence pratiquées notamment par Google, Twitter ou Sonic.net. Les promesses n’engageant que ceux qui font l’erreur d’y croire, on peut se demander à quoi peut bien servir un tel Dazi Bao. Probablement n’est-ce là qu’une manière comme une autre de prévenir les usagers qu’un risque existe et que, quel que soient les réponses que Microsoft daignera apporter, la confidentialité des propos tenus via Skype n’est en aucun cas meilleure que celle garantie par une liaison GSM. Le nombre de services officiels et de « plombiers officieux » susceptibles de fliquer les conversations est simplement légèrement plus élevé dans l’un des deux cas.
*NDLC Note de la correctrice : lire « cent sous six ». Rébus de Frédéric le Grand à Voltaire (venez souper à Sans Soucis) auquel François Marie Arouet répondit par un « j’ai grand appétit ».