Relevé par Boing Boing, cette information relative à une loi récemment adoptée au Brésil, et qui rendrait légal le fait de faire « sauter » une protection DRM si celle-ci « protège » une œuvre tombée dans le domaine public. Si ce genre de mesure a peu de chance de toucher les secteurs de la musique (car l’interprète est un ayant-droit) ou du septième art (pour d’évidents raisons de jeunesse technologique), elle pourrait bien chambouler le monde de l’édition. Une telle disposition supprime en effet les rentes de situation que s’octroient les éditeurs des grands classiques de la littérature mondiale, qui accaparent numériquement des titres qui ne leurs appartiennent en rien. Sans frais de papier et d’impression, sans frais de routage non plus, la diffusion de ce thésaurus d’œuvres anciennes ne peut justifier le payement du moindre impôt de la part d’une entreprise privée.
Cela ne va certainement pas plaire aux Apple, Amazon et autres industriels du livre électronique, qui tentent, entre autres stratégies, d’imposer leurs « solutions » auprès des établissements scolaires afin de voir se perpétuer la rente de situation constituée par la vente des œuvres classiques. En dépénalisant le « crack » des DRM apposés sur les œuvres du domaine public, le Brésil milite également en faveur d’une diffusion gratuite des véritables œuvres artistiques.
Rappelons qu’en France, outre les scan élitistes de Gallica, il existe quelques initiatives de qualité, telle la totalité de l’édition Furne de Balzac, en téléchargement gratuit sur le site de la ville de Paris, celle de Dumas Père *, soit au format html soit sous forme de fichiers pdf… Sans oublier le projet Gutenberg la très internationale initiative d’un universitaire américain.
*Ndlc Note de la correctrice : celui qui, dans la tradition de Luc Etienne, « montre à nos gens l’heure au trou ».