Actimize, un spécialiste de la « conformité dans le domaine du secteur financier », vient de publier une étude sur l’étendue des fraudes à la carte de crédit/débit principalement aux Etats Unis. Le communiqué de presse résumant ladite étude -et ce que pensent les banquiers- précise que (dito)
• approximativement 80% des sondés reconnaissent que le vol des données des cartes entraîne une baisse de la confiance des clients par rapport à ce mode de paiement.
• 57% indiquent également que ces vols génèrent une augmentation des frais généraux des institutions bancaires.
• 20% estiment que les centres d’appel reçoivent 10% de trafic en plus après qu’un vol ait été connu.
• Alors que la plupart des sondés estime que moins de 1% des comptes qu’ils hébergent seront exposés à la fraude, 15% d’entre eux renouvellent les cartes de plus de 20% de leur population de titulaires de cartes
• 70% des personnes interrogées constatent une augmentation des réclamations pour fraude en 2008, comparé à 2007. Parmi ces 70%, 58% ont détecté une croissance à deux chiffres.
• Plus de 80% s’attendent à ce que le nombre de tentatives de fraude à la carte et aux automates augmente en 2009 par rapport à 2008. 35% d’entre eux prédisent une augmentation entre 10 et 14%.
• 55% des sondés s’attendent à ce que les niveaux de fraude aux Etats-Unis augmentent fortement une fois que le Canada aura adopté les puces intégrées et le code PIN pour ses cartes, avec un point critique pour 2010. Cela sera l’effet de la migration des fraudeurs vers des systèmes opposant une résistance moindre à leurs attaques.
• 49% s’attendent à ce que les fraudes classées « first-party² » augmentent en 2009.
Est-il nécessaire de préciser que seuls les deux derniers points de ladite étude méritent une certaine attention ? Ils prouvent que, même avec un niveau de sécurité très faible (les cartes à puce n’existent pratiquement pas aux USA) le niveau de fraude demeure largement accepté par les établissements financiers américains. Le surcoût imposé par l’adoption d’une flotte de TPV, de supports CP8 et du réseau idoine semble encore trop élevé en regard des risques encourus.
L’on peut également, de manière plus générale, avoir une certaine idée de l’accroissement possible de la fraude à la carte de crédit sur Internet, là où les mécanismes de sécurité des transactions sont encore bien souvent sommaires. Il reste que l’étude ne porte que sur un vaste « sondage d’opinion » et non sur une quantification exacte des affaires de fraude ou une estimation chiffrée des pertes financières. A interpréter donc avec toute la prudence qui s’impose.