La NDH est morte, vive Le Hack. La 17ème et prochaine édition de cette manifestation marquera un tournant, l’affirmation de son émancipation.
A l’origine de la NDH, une bande de copains, d’incroyables talents dans le monde de la sécurité et de l’analyse forensique. Nono, CrashFR, Freeman, Virtu, Hackira et tant d’autres fondateurs du groupe « Hackerzvoice » (alias HZV), dont beaucoup travaillaient au sein de Sysdream, ont fabriqué année après année cette rencontre polymorphe, mélange de conférences techniques, de concours de hack défensif/offensif, d’ateliers techniques et de démonstrations, de socialisation et de fête. On n’assiste pas à une « nuit du hack », on y participe, à pied, à cheval, en péniche, dans une grange puis, quelques années plus tard, sous un immense chapiteau dressé à l’intérieur du parc Eurodisney ou dans les amphis de la Cité des sciences de La Villette.
Longtemps, la NDH a vécu des largesses de son incubateur, la société Sysdream, également organisatrise de Hack in Paris, une autre manifestation plus professionnelle, plus institutionnelle, même si bon nombre d’orateurs présents à HIP venaient distiller leur savoir et exposer les fruits de leurs recherches durant les deux évènements. Un même contenu ou presque, mais des ambiances radicalement différentes.
Avec le temps, la NDH a dépassé la masse critique d’une petite réunion de hackers cryptiques et isolés, pour surpasser Hack in Paris en termes de participation. D’enfant élevé au biberon d’une entreprise, la NDH a peu à peu atteint son équilibre financier. Equilibre précaire au début, largement atteint grâce à la participation d’une armada de bénévoles chargés de l’administration de l’infrastructure informatique, de l’organisation des CTF et Wargames, de la gestion des workshops, de la tenue de l’espace d’exposition « sponsors/entreprises »… et de l’encadrement de près de 2000 participants, intervenants et autres tierces parties. Le groupe de copains d’alors a dû mettre en place une organisation tirée au cordeau, digne d’une CCC ou d’une DefCon. C’est à partir de ce moment-là que la « teuf de hackers » s’est totalement émancipée pour devenir une machine de (cyber)guerre.
Depuis, les membres fondateurs ont quitté le giron Sysdream, les uns pour fonder leur propre entreprise, les autres pour gagner d’autres horizons professionnels ; mais sans renier leur engagement à la NDH.
Côté Sysdream, l’évolution et la concentration du marché de la sécurité les a conduit à ce récent mariage avec Hub One, du groupe Aéroport de Paris. La branche « services NTIC » d’un OIV qui absorbe un Passi, c’est là un mouvement logique. Conséquence logique de l’union Sysdream/Hub One, l’équipe de HZV a décidé de faire sécession, et, par la même occasion, de changer de nom pour d’évidentes raisons de droit. Le nouveau nom de baptême sera « Le Hack », en véritable franglais identitaire dans le texte.
A quelques remarques près autour d’un verre de bière artisanale, la nouvelle n’a pas franchement fait l’effet d’une bombe. L’annonce faite par Gaël Delalleau lors de la conférence d’ouverture a plutôt été ressentie comme la reconnaissance d’un fait acquis. Et les conférenciers suivants ont conférencé, les workshopeurs ont worshopé, les CTFeurs se sont allègrement data-massacrés, les ateliers kids et rencontres « carrefour numérique » n’ont même pas tressailli, et les WarGameurs ont fini épuisé à l’heure du laitier, tout étonnés de s’être inscrits à la Nuit du Hack et d’en ressortir sous la bannière Le Hack.
L’équipe de CNIS MAG, en association avec l’Electrolab de Nanterre, remercie tous les participants de la NDH pour l’intérêt qu’ils ont portés à nos ateliers « radio logicielle » ainsi qu’aux diverses activités hackeuses collatérales, et donne rendez-vous à toutes et tous pour l’an prochain.