L’annonce par Apple d’un IOS8 doté d’un outil de chiffrement fort dépourvu de porte dérobée (donc de possibilité de collecte de preuve numérique en cas d’enquête de police) a provoqué une multitude de prises de position, certaines irréfléchies, d’autres bien plus sages.
L’une des plus remarquées (et pourtant lapidaire) fut celle de Bruce Schneier. Certes, Apple affirme ne pas pouvoir « débloquer » le contenu de ses clients même en cas d’injonction légale, mais ce contenu peut généralement être récupéré sur les bases iCloud dit en substance l’auteur de Blowfish. Et iCloud ne constitue qu’une des fuites possibles. Les outils de mobilité utilisant IOS (ou tout autre systèmes d’exploitation) doivent communiquer. Et si le chiffrement garanti un certain niveau de sécurité local, il n’est absolument pas certain que ce même niveau de sécurité soit toujours aussi consistant dès lors que les données franchissent une passerelle réseau, empruntent un service Internet, ou sont accessibles par une application locale qui pourrait être compromise. Le chiffrement constitue une protection de premier niveau qui n’est que très rarement garanti « de bout en bout ».
L’on pourrait rappeler que, notamment lors du « Moab » (Month of Apple Bug) et à l’occasion de nombreuses communications, les programmes de protection d’Apple ont très souvent montré d’incroyables faiblesses. De l’accès quasi libre par le câble de chargement/synchronisation en passant par les fichiers de backup vulnérables, les failles iTunes ou les contournements de procédure d’identification par code PIN, Apple n’a jamais brillé pour la solidité de ses outils. A décharge, il faut également reconnaître que ses concurrents ne font guère mieux.