Le 4 juin dernier, le Clusif organisait à Paris une conférence intitulée Fraude et malveillance interne : détection et gestion. Une conférence dont l’intégralité a été filmée et dont les séquences sont disponibles gratuitement sur le site de l’association. Aux propos introductifs de Pascal Lointier, du Clusif, suit l’exposé de Francis Hounnongandji, Président de l’ACFE France (Association of Certified Fraud Examiners). Un regard très distancié, très critique, sur la fraude interne, ses mécanismes, sa réelle évaluation, tant en pertes d’image qu’en déboires financiers. Regard décalé également, que celui d’Estelle Dossin, Psychologue clinicienne au Ministère de l’Intérieur. Elle tente ici d’expliquer les facteurs qui poussent un fraudeur –et plus spécifiquement un cyber-fraudeur- à passer du côté obscur de la force. De l’héritage éducatif aux facteurs sociaux, de la banalisation de l’acte virtualisé à une certaine forme de complaisance élitiste de la part des policiers qui les inculpent, le tableau psychologique du black-hat est brossé avec des mots, avec une perspective française. On avait jusqu’à présent l’habitude que de telles études soient essentiellement publiées par des universitaires américains. Surprises encore, avec la vision purement juridique de l’avocate Me Blandine Poidevin, qui explique par le menu la conduite à tenir en cas de constatation de fraude au sein d’une entreprise. L’on pourrait croire le sujet rebattu et les conduites à tenir parfaitement précises… Et pourtant, Maître Poidevin nous fait découvrir des aspects techniques surprenants lorsqu’il s’agit d’aborder les questions de recevabilité des preuves et de validité des constats d’huissier. Des règles qui vont, pour certaines, à l’encontre des pratiques d’un enquêteur technique.