Conficker, c’est tout de même le virus qui est parvenu à faire dire à la Marine Nationale ce qu’elle ne dit jamais. Moment de gloire Warholienne que ne laissait pas présager ses origines modestes. Dernier né d’une engeance nombreuse qui comptait autant de célébrités que la famille Bach, (Welchia, Blaster, Sobig, Sasser, Storm…) Conficker grandit patiemment, sans détruire ni voler le moindre fichier, mais en aiguisant sa soif de conquête, sautant de poste en poste, générant automatiquement les noms de ses serveurs de commande. Tout çà en attendant patiemment que son C&C lui envoie un jour la mise à jour qui ferait de lui un véritable virus adulte, un dur, un tatoué du sceau « Microsoft RPC Services Certified ». Cette longue saga, ses statistiques de croissance, en d’autres termes, le bulletin de santé de ce petit dernier est détaillé tout au long d’un rapport d’une dizaine de pages publié par l’équipe de recherche de BitDefender. Et si la Marine Française déplore encore les ravages de cet intrus adorateur des clefs USB, elle peut s’estimer heureuse face au nombre d’infections déclarées en Chine, Inde, Vietnam ou Malaisie, pays parmi les plus frappés par ce vecteur d’infection. Ses atouts sont tels qu’il y a de très fortes chances, estiment les chasseurs de virus, que Conficker fasse encore plus de ravages en 2010 qu’il n’en a provoqué durant l’année écoulée. Souche capable de paralyser les défenses périmétriques d’une machine, cette infection est à la base de nombreux botnets, autrement dit d’usines à attaques en Déni de Service, d’escroqueries au « pay per click », de diffusions de keyloggers, de pillages de données bancaires ou encore de diffusions de spam.