Le journal The Hill, organe de presse Etats-Unien rapportant l’activité des ouailles du Capitole*, dresse un bilan du « cybercrime de l’espace ».
Le phénomène n’est pas nouveau, les premiers squatters qui chassaient les canaux Vsat inoccupés ou tentaient de hacker les liaisons montantes des satellites de télécommunication ont peu a peu, explique la rédactrice de l’article, été remplacés par de véritables cyberbarbouzes, principalement d’origine supposée Chinoise, probablement aussi Russe. On ne prête qu’aux riches. Les conséquences ce ces attaques deviendraient donc plus préoccupantes.
Ecartés de la conquête spatiale, les autorités de Pékin feraient tout pour glaner des informations scientifiques. Et la chose aurait été rendue plus facile dès que l’informatique portable et clefs USB baladeuses ont mis le pied dans ISS. Virus et vers, chevaux de Troie et récolteurs de données ont régulièrement nécessité des campagnes de désinfection dans la Station Spatiale Internationale. Certaines attaques auraient même impacté des fonctions de contrôle de la station elle-même.
Le reste de l’article laisse cependant entendre que les piratages les plus spectaculaires relèvent plus de l’exploit personnel ou de la petite délinquance que du sous-marinage de blackhat commandités par un Etat-Nation. Et de citer l’exemple de Sean Caffrey, que l’on peut difficilement accuser d’être l’héritier d’un Philby ou d’un Burgess. Mais ce n’est pas une raison pour que la Nasa déclare persona non grata tout ressortissant Chinois des principaux programmes spatiaux, et que la Chambre et le Sénat US inscrivent au National Defense Authorization Act de 2019 la création de la fameuse « Space Force », ce quatrième corps d’armée chargé de défendre les intérêts spatiaux des USA. Un corps militaire chargé de rendre « coup pour coup » et de manière proportionnelle toute agression dans le cyberespace de l’espace. La flotte des satellites GPS, les LEO d’espionnage, les infrastructures de communication et de météorologie auront ainsi leur force de frappe. Il reste à définir le périmètre d’action de cette technosoldatesque, sachant que la CIA, la NSA, les trois autres corps que sont la Navy, l’USAF et l’Army possèdent également leurs unités de cyberdéfense, et que jusqu’à présent toute attaque numérique visant un système spatial passe nécessairement par une installation à terre, que ce soit une station de télémétrie/gestion, ou un nœud de gestion des communication montantes/descendante.