« From Russia with love », pourraient être légendés les graphiques illustrant le dernier papier de Danchev sur la cyber-attaque du 27 août contre la Géorgie. Des graphiques qui montrent la violence de l’assaut, sa brièveté également, mais qui surtout prouvent à quel point « l’electronic & information warfare » est devenue indissociable de toute action militaire dans le cadre de conflits visant un pays développé. Indissociable mais non essentielle, c’est là seulement l’un des vecteurs utilisable en cas de conflit. Il est intéressant également de noter que, selon Dancho Danchev, les « troupes » engagées dans ce genre de conflit sont généralement des supplétifs mobilisés dans les rangs peu reluisants des réseaux de black-hats… des « patriotes » d’occasion qui se mobilisent non seulement très rapidement, mais dont l’action est mieux coordonnée qu’un stick de para des commandos Hubert. Notons que ce mode de « recrutement des forces vives de talents technologiques » fait également partie des stratégies préconisées par certains membres du Haut Commandement militaire Chinois qui, par deux occasions au moins, a montré à quel point ces opérations de « guerre éclair » pouvaient avoir une importance médiatique et psychologique notable.
Dire que les hackers noirs sont directement commandés par le Kremlin est une vision réductrice et simpliste. Mais la coordination des effectifs et l’efficacité de l’opération laissent penser que, parfois, deux doigts de noyautage, un peu de manipulation psychologique, un zeste de propagande, le recours aux vieilles ficelles de la fibre nationaliste s’avèrent aussi efficaces sur les cyber-truands que sur les vas-t-en-guerre de 15 à 35 ans.