DefConXXV/BsidesLV, Las Vegas. Traditionnellement, le badge de la Defcon (ainsi que celui du CCC Camp) est à classer dans la catégorie « collectors ». 2017 fait exception à la règle, puisque ce n’est pas un, mais près d’une trentaine d’insignes aussi électroniques que « non officiels » qui sont proposés à la vente. Tous possèdent un peu d’intelligence sous la forme d’un microcontrôleur ou d’un circuit spécialisé, beaucoup « rayonnent » joyeusement, généralement dans la bande des 2,4 GHz, mais « pas que ». Contrairement à la « vendor’s conference » qu’est devenue la BlackHat, la DefCon évolue et joue ouvertement dans la cour de l’IoT, du sans fil, des réseaux maillés et des failles de sécurité matérielles. Le fer à souder et les vapeurs de flux reviennent en force.
Le plus populaire risque fort d’être celui de AND!XOR, une superbe tête de robot Bender capable, entre autres choses, de constituer un botnet de badges. Même idée avec cette broche en forme de libellule et qui, à l’instar des « tambourinaires » du roman de Neal Stephenson (l’Age de diamant) se synchronisent lorsqu’ils sont à proximité les uns des autres en émettant des pulsations lumineuses coordonnées.
Beaucoup d’intérêt également autour d’un quadcoptère en forme de tête de mort pour la partie « volante » et de carte au trésor pour la télécommande. Un assemblage électronique assez simple, avec de gros actifs au format SOIC et des passifs en 1206, niveau bricoleur débutant mâtiné d’adorateurs des romans d’Edgar Poe et de Stevenson.
Mais l’on a pu également voir un badge-téléphone-cellulaire, un quasi kit de développement avec son afficheur, conçu par la « ruche » de Kansas City, une console de jeu très retro-gaming combinant une plateforme de développement et un émetteur-récepteur « sub-gigahertz » et une série de clefs mystérieuses ouvrant… on ne sait quoi dans les allées du crypto-village . N’oublions pas le très lumineux et très sonore sautoir du Defcon group de Salt Lake City ou celui de la Hackerwarehouse de San Francisco à base de chipset Wifi, tout comme celui de Ben Hiben, tout aussi clignotant et utilisant la même électronique à base d’ESP8266. Et la liste est loin d’être complète, car quelques initiatives sont diffusées de manière confidentielle ainsi le presque-arduino aux contours tarabiscotés de Dylan. D’autres sont imprimés à grande échelle, tel celui du Webzine Hackaday.
Certains de ces badges sont réalisés par des associations, d’autres par des revendeurs ou entreprises gravitant dans la sphère SSI, d’autres encore par des particuliers. Quelques-uns ne fonctionneront que de manière éphémère, d’autres sont conçus pour être utilisés durablement et ne pas s’empoussiérer une fois les conférences achevées. On peut y voir l’émergence d’une nouvelle forme de support publicitaire, une évolution moins « virtuelle » des concours de hack et autres challenges pour spécialistes du reversing, ou plus simplement une mode pour übergeek, un signe de reconnaissance pluriel de « ceux qui sont là et qui pourront dire : j’y étais »