L’éditeur d’antivirus Russe Dr Web vient de publier mi février, un bilan des attaques constatées dans les pays de l’Est. Plus que les métriques relatives aux infections du côté de la Volga (tiercé gagnant sans surprise : MyDoom, NetSky, Gavir), ce sont les méthodes de détournement d’argent pratiquées dans la Fédérations qui sont les plus instructives. Ainsi, courant janvier, une vague de « Troyen Winlock » a touché près d’un million d’appareils. Ce troyen est un « ransomware » qui bloque l’usage d’un ordinateur ou l’accès à ses fichiers et qui ne se déverrouille que contre payement d’une rançon de 500 à 600 roubles dans le cas susmentionné. Autre méthode, la fraude via SMS. Le procédé est simple, et consiste à facturer par le biais des SMS surtaxés, des services et programmes totalement fantaisistes ou factices : logiciels prétendant filmer au travers des habits des personnes prises en photo via l’APN intégré du téléphone, prétendus programmes d’interception de SMS, antivirus miracles etc. Une variante légèrement plus subtile, apparue très récemment, prétend envoyer un programme sur simple indication du numéro de téléphone à « enrichir » via une page Web. Que le numéro soit donné par l’abonné lui-même, appâté par une proposition alléchante, ou par une tierce personne (qui elle-même succombe à une offre de « parrainage » rémunératrice), le résultat est toujours le même : la victime reçoit un lien d’activation dudit service, lequel déclenche automatiquement une facturation qui sera débitée sur le compte de l’usager. Il est important de garder à l’esprit que les proportions d’infections et d’attaques visant la téléphonie mobile sont pratiquement inconnues compte tenu de la quasi absence de « sondes » (antivirus ou logiciels d’administration/ contrôle d’intégrité) sur les terminaux mobiles en général. Tout juste peut-on constater un certain bourgeonnement de « malwares » sans la moindre précision volumétrique.
Cette tendance est également constatée par la très américaine équipe de SecureWorks, qui explique la baisse (relative) du spam par un changement de business-model et des mécanismes de récolte d’argent plus efficaces. Après avoir ratissé large, très large, tellement large les commandes de viagra frelaté et de logiciels moins chers qu’ailleurs s’avèrent de moins en moins rentables. Désormais, les spécialistes du pollupostage se reconvertissent dans l’email d’incitation alléchant : erreur des contributions directes en votre faveur, livraison miraculeuse de la part d’un transporteur et autres opportunités de travail très rémunératrices. Le but n’est pas de piéger le destinataire avec les ficelles un peu éculées du phishing à large spectre, mais de faire en sorte que la personne laisse installer, à son corps défendant, un spyware ou un troyen. Lequel ensuite viendra de manière très classique enrichir les réseaux de vols de crédences bancaires.