Inspirée par la remarque du Pape François, qui aurait déclaré qu’Internet était un don de Dieu, notre consoeur Marie-Adélaïde Scigacz de FranceTV a rédigé un article humoristique expliquant qu’en fait, Internet et l’Etre Suprême n’étaient que les deux aspects d’une seule et même déité : Tous deux sont omniprésents (God @ a Webcafé near you), omniscients (Wikipedia sait tout, Facebook dit tout, la NSA voit tout), immatériels et dans les nuages (bientôt la version 2.0 de PaterNoster365), jugent les hommes avec sévérité (le Dies Irae numérique est-il le mode commun des forums de discussion et se manifeste-t-il à coups de Loic et d’Anonymous ?), ils ont leurs apôtres et martyrs qui ont pour nom Tim Berners Lee, Aaron Schwartz etc., ils n’oublient jamais, et leurs voies sont impénétrables, leurs buts impossible à deviner.
L’on pourrait imaginer autant d’arguments prouvant le contraire, bien sûr. Les avatars d’Internet tombent en panne dès que ses sectateurs comptent trop sur lui (t’as du réseau, toi ?). Son Eglise n’est ni une, ni indivisible et tends vers le polythéisme, voire vers l’animisme (Orange, SFR, Free, Bouygues, Alice, Yahoo, Google…). Son Esprit Saint se partage inégalement selon la bande passante (que celui qui n’a jamais tenté de relever son courriel au fond des vallées Savoyardes nous jette la première pierre). Le seul Sauveur qu’il soit capable d’envoyer se prénomme « hot line » et ne répond aux prières que par la formule « avévoutentéderedemarrervotrebox », formule probablement tirée de l’Araméen ancien. Comme dans toutes les églises, Sa Bible est unique et prétend délivrer la bonne parole sous forme de RFC, mais la majorité des versets rédigés entre 1969 et 1980 ont été modifiés et remplacés par de nouveaux chapitres contradictoires. Nous croyons en un internet reposant sur des lasagnes de nouveaux-nouveaux testaments successifs. Enfin, on n’y peut lire strictement aucune affirmation à cette question pourtant fondamentale : y’a-t-il une vie après Internet ?