Le bruit a tout d’abord couru sur les « mailing lists » spécialisées et fait l’objet de quelques entrefilets dans la presse anglo-saxonne : l’armée Iranienne serait parvenue à récupérer « sans crash » ni violence, un drone de l’armée US. La séquence vidéo hébergée par nos confrères de la BBC montre un officier de l’armée Iranienne inspectant un drone manifestement en bon état, exposé tel un trophée aux yeux des téléspectateurs. L’on peut noter que le dessous de l’appareil n’est pas visible et que le train semble être rentré. Si l’on écarte l’hypothèse d’une attaque aérienne (qui aurait probablement laissé quelques traces d’impact sur le fuselage) il ne restait que deux hypothèses techniques : soit une perturbation électromagnétique déstabilisant l’électronique de bord, soit une attaque « man in the middle » visant le système de navigation ou d’altimétrie.
La première hypothèse, peu probable, aurait eu pour conséquence soit une mise en « mode autonome » du drone, soit son crash. La seconde possibilité semble la plus probable. Selon le Christian Science Monitor,, la récupération de l’aile volante de type RQ-170 aurait été possible grâce à une variante de l’attaque en « evil twin », le jumeau maléfique si utile en attaque WiFi et ayant pour fonction de fournir de fausses données cartographique GPS au drone. Il est probable que cette attaque n’ait pas porté sur l’ensemble du flux de géopositionnement de l’appareil, mais seulement sur ses données altimétriques, ce qui expliquerait la façon dont est exposé l’appareil capturé.
Le maillon faible, une fois de plus, provient donc de l’absence de chiffrage « de haut niveau » des données descendantes provenant d’un satellite. Rappelons que, déjà, des images prises par des drones sur le théâtre Afghan avaient pu être récupérées pour les mêmes raisons : absence de chiffrement des liaisons vidéo entre le drone, le satellite relais et la station terrestre de commandement. La technique d’attaque « man in the middle » depuis la liaison descendante est un classique ayant fait l’objet de nombreuses publications. Le drone est aussi inviolable qu’un passeport Français. Ce qui n’est pas le cas des éléments périphériques qui sont nécessaires à son fonctionnement.