Quelques jours à peine après que se soit conclue l’affaire opposant Citect et Kevin Finisterre, voici que le bugtraq publie une toute autre alerte, revendiquée par C4, et concernant le programme PCU400 d’ABB. Il s’agit là encore d’un programme destiné au pilotage d’infrastructures Scada, autrement dit des systèmes et des réseaux de transport (ferroviaires, gaz-électricité-pétrole, eau, routiers, télécoms) vitaux pour l’économie des états. Le bulletin d’alerte n’a été publié qu’une fois le correctif communiqué aux utilisateurs, comme il est d’usage dans les bulletins du bugtraq.
Deux alertes sur des logiciels Scada en moins de deux semaines, est-ce une épidémie ou une nouvelle mode de recherche systématique ? Peu probable, pensent certains experts. C’est là le signe que les programmes qui servent à piloter ces grandes infrastructures sont, à l’instar des autres logiciels, aussi susceptibles de comporter des erreurs. La seule différence est que l’omerta qui, jusqu’à présent, consistait à espérer protéger ces réseaux en taisant, voir en ignorant ces erreurs, pèse chaque jour un peu moins lourd. On est encore loin d’un modèle proche du principe de « divulgation responsable », mais une esquisse de dialogue semble s’instaurer entre chercheurs et industriels.