Il était bien trop tôt pour que le tout dernier « spam report » de MessageLabs puisse prendre en compte la brutale progression du spam à base de grippe de cochon reconstitué. La tendance n’est pas très heureuse car, après une très nette chute des courriels cochons et pharmaceutiques, fin 2008, suite à la fermeture de l’hébergeur McColo, le niveau de spam est très nettement remonté, atteignant en moyenne 85 % du volume général des emails. Ce niveau serait d’ailleurs légèrement supérieur à l’ère « après-McColo », durant laquelle il plafonnait aux environs de 82%. A noter également, au fil de ce rapport, la confirmation chiffrée prouvant la nette diminution des attaques directes (virus, spywares) véhiculées par courriel. Les pourriels poussent plutôt les internautes à visiter des sites qui, à leur tour, infecteront les postes de travail dans le cadre d’un « drive by download » ou assaut similaire. Eternelle guerre d’usure que pratiquent les blackhats contre les gens bons.
Depuis, la grippe porcine a légèrement accru les volumes de spam. Ces pourriels porcins parcourant le pays poussent, patibulaires, les passants au faux-pas. Symantec en donne un exemple frappant, qui incite les surfers à remplir civilement un formulaire d’information sanitaire… Si, dans ce cas précis, l’opération vise à soutirer des informations personnelles aux plus naïfs des cybernautes, d’autres cherchent avant tout à en retirer un profit direct. Le spam pharmaceutique fait la manchette du blog de l’Avert, avec des techniques que l’on aurait pu croire éculées : la combinaison d’un nom de célébrité (Obama, Madonna, Gore…) et d’une maladie capable de décimer la population de la planète –à tout hasard la grippe porcine-. Le tout redirigeant vers… un célèbre vendeur de Viagra. Glissons au passage qu’il ne se vend pas là la moindre ampoule de Tamiflu. Un précédent billet de ce même Avert avait attiré l’attention des lecteurs sur une autre technique -assez abjecte et racoleuse- visant à attirer la victime vers un site infecté dans le but d’injecter un spyware de vol de crédences bancaires. Carders, spammers, vendeurs de fortifiants sexuels, hébergeurs marrons, mules et autres malfrats du Web sont toujours copains comme cochons.
Une dernière tranche de spam qui pourrait arriver à bon porc : celle détectée par F-secure, et qui contient une simple pièce attachée au format PDF. Pièce attachée frappée d’une toxine botulique (encore un programme de vol de crédences), laquelle lance à son tour un second fichier, aussi blanc et pur que le porcelet qui vient de naître, afin de faire diversion. Toute tentative de détection virale envers cet innocent fichier s’achève en eau de boudin.