Les clients Allemands de la HSBC peuvent trembler, titre le Financial Times Deutschland. Car, selon certaines sources, après avoir tenté de vendre son fichier au Liban puis « offert » son contenu au fisc Français, Hervé Falciani serait en train de proposer à l’Allemagne, dans la famille « grands fraudeurs fiscaux », le cousin Germain. Ce service serait proposé pour 2,5 millions d’Euros précisent nos confrères. Pour cette modique somme, Berlin possèderait assez d’éléments pour poursuivre 1300 fraudeurs, dont le montant total des redressements serait estimé à près de 100 millions d’euros.
Bien plus qu’en France, l’origine douteuse de cette source d’information pose problème. Notamment au chef de file de la CDU pour qui un acte délictueux est un acte délictueux, fraude fiscale ou fraude informatique. L’achat de ces fichiers, pense Volker Kauder, rend l’Etat coupable de complicité de vol. Le Ministère Fédéral des Finances, de son côté, estime que l’achat en vaut la chandelle. Un précédent avait déjà agité l’Etat Fédéral il y a presque deux ans jour pour jour, alors que des fichiers volés dans une banque du Lichtenstein avaient également été marchandés pour un montant de 5 millions d‘€.
Bien qu’il soit impossible d’avoir la moindre certitude à ce sujet, il paraîtrait qu’Hervé Falciani n’aurait pas été payé pour services rendus à Bercy. Ses révélations ont été faites suite à son arrestation en janvier 2009 et l’ouverture d’une enquête pour « soupçons de blanchiment d’argent »,mi-juillet, par le parquet de Nice. Depuis, l’informaticien se serait mis spontanément à table, et, tout aussi spontanément, les autorités Helvétiques –donc techniquement la HSBC-, auraient fourni à la France les clefs de chiffrement destinées à percer le secret des fichiers dérobés.
En admettant que ledit fichier de 130 000 noms ait déjà été amputé de 4000 fraudeurs Français et de 1300 Allemands, il reste encore près de 125 000 identités à commercialiser. Soit, à raison de 2,5 millions d’Euros les 1300 comptes, un pactole d’environ 25 millions d’Euros au total potentiellement versé dans autant de pays étrangers qu’il n’y a de ressortissants cherchant à placer leurs économies au pays de Guillaume Tell. Soit le potentiellement heureux possesseur de cette somme se prépare à payer l’ISF, soit il s’expose à se voir dénoncer par une multitude d’employés de banque tentant d’appliquer à leur tour la méthode Falciani.