La Federal Trade Commission (FTC) Américaine alerte ses citoyens et porte plainte contre une organisation d’escrocs internationaux spécialisée dans le piratage des numéros de cartes de crédit. Jusque là , rien de très extraordinaire.
Mais les malfrats auraient pu opérer encore longtemps sans se faire remarquer. Le principe de l’attaque, nous apprend la FTC, reposait sur une technique discrète, qui consistait à ne prélever que de très petites sommes sur les comptes compromis. De quelques cents –pour vérifier la solvabilité du compte- à 10 dollars maximum. Le tout débité par des entreprises dont le nom tout à fait anodin ne pouvait éveiller le moindre soupçon : B-Texas European, Confident Incorporation, HDPL Trade, Hometown Homebuyers, SVT Services… des raisons sociales bidon. Qui donc s’inquiète d’un prélèvement unique de 10 dollars ? Là où le montage confine au grand art, c’est lorsque l’on apprend que lesdites raisons sociales fantaisistes possédaient toutes des comptes en banque légitimes, des numéros de téléphone valides, des adresses plausibles, parfois même des sites Web avec numéros de téléphone de support client, voir, dans certains cas, une immatriculation fiscale régulière (sorte de Siret américain), numéro bien sûr récupéré au hasard sur Internet. Toutes les apparences d’une véritable entreprise.
Au total, la FTC a dénombré 16 sociétés-écran, toutes pilotées par des « mules » recrutées via une campagne d’emailing. Le rôle des « directeurs financiers » était, on s’en doute, de collecter l’argent détourné, puis d’effectuer des virements sur des comptes situés en Lituanie, Estonie, Lettonie, Bulgarie, Chypre et au Kirghizstan. Si l’avenir des mules semble fortement compromis, il est peu probable que les foudres de la FTC puissent un jour inquiéter le ou les cerveaux de l’affaire.