The Intercept, journal qui des années durant, a instauré comme principe premier le secret de ses sources, aurait, par négligence, grillé l’identité de Reality Winner, correspondante occulte du magazine en ligne. Kit Daniels, de l’équipe Infowar d’Alex Jones, a été l’un des premiers à relater l’histoire.
Début juin, le journal de Glen Greenwald publie un article sur les supposées tentatives de déstabilisation électorales des services Russes visant la campagne présidentielle US. Papier illustré par des reproductions d’un rapport classifié de la NSA. Un scoop qui n’aurait été possible sans le concours de Reality Winner, experte en langues orientales opérant sous contrat des services de renseignements US, et donc accréditée pour accéder à ces fichiers.
Mais, à l’heure de publier ces révélations, lesdits documents n’auraient pas été « expurgés » de manière à masquer l’origine de la source. Car ces « NSA papers », sortis d’une imprimante couleur, contiennent des marqueurs spécifiques et unique pour chaque périphérique d’impression. La chose est connue depuis des années et fait l’objet de nombreuses alertes, de la part de l’EFF notamment. C’est du moins le scénario avancé par nos confrères d’Outre Atlantique. Mais d’autres erreurs auraient été commises, notamment, confirme l’enquête du FBI, des contacts par email directs entre la source et un journaliste de The Intercept, autrement dit de l’ordinateur personnel de Mme Winner vers l’adresse « officielle » du journal. L’erreur est étonnement grossière et cache peut-être d’autres méthodes d’investigation que la police US ne souhaite pas révéler.
La population nord-Américaine est, une fois de plus, divisée sur cette affaire. D’un côté les conservateurs, qui crient à la trahison, de l’autre les démocrates, qui louent l’attitude courage d’une lanceuse d’alertes. Entre les deux, des services de renseignement en constante croissance et recherche de pouvoir qui ne peuvent assurer leur bon fonctionnement sans faire appel à une pléthore de sous-traitants extérieurs, accroissant ainsi la probabilité des fuites d’information. Une NSA qui, accuse notamment le Sénateur de Virginie Mark Warner devant les caméra de USA Today, aurait largement minimisé l’importance de ces manipulations électorales. En déclassifiant plus encore les informations détenues par la « No Such Agency », il serait enfin possible de connaître la vérité, insiste Warner. Le Sénateur affirme ne pas vouloir revenir sur les accusations d’entente entre l’équipe de campagne Trump et le Kremlin, mais qu’il chercherait plutôt à prévenir des manipulations comparables lors des prochaines élections de 2021. Ce coup de pied de l’âne est lancé quelques semaines après le débarquement de James Comey, ancien patron du FBI chargé précisément de l’enquête sur le rôle qu’aurait pu jouer Moscou dans l’élection de l’actuel Président des Etats-Unis