Peut-on tout résumer à une question de « sécurité » et de « préservation de l’image de marque » au sens large du terme ? Eric Schmidt ne sera plus CEO de Google à partir d’avril prochain, date à laquelle son poste sera occupé par Larry Page, co-fondateur de l’entreprise, nous apprend IT World. L’ex-patron de Novell assurera la charge de Chairman et s’occupera de « deals, partnerships, customers and broader business relationships, government outreach and technology thought leadership ». En gros, un travail de « super commercial institutionnel », éloigné du devant de la scène médiatique.
Page et l’équipe fondatrice de Google avaient été écartés du pouvoir en raison du « manque de maturité » de la direction. Schmidt avait été appelé pour apporter une stabilité de gestionnaire et cette vision stratégique nécessaire aux grandes entreprises multinationales. Mais depuis quelques temps, les déclarations parfois orwéliennes du patron de Google avait fortement écorné le côté « Liberté 2.0 » du bon docteur et de Google. De porte-drapeau d’un modèle situé à l’opposé de l’omniprésence Microsoftienne, Google est peu à peu devenu « l’autre géant monopolistique » des nouvelles technologies en général et de l’Internet en particulier. En rappelant un fondateur qui a toujours montré une image empreinte d’une certaine geekitude, le comité directeur espère probablement inverser cette tendance. Schmidt sur la « touche médiatique » sera moins tenté de faire des déclarations fracassantes sur l’illusion de préservation de la vie privée dans notre monde moderne, et Page rendra à la société son aura de vecteur d’innovation.
C’est une stratégie comparable qu’avait suivi Apple, en rappelant Steve Jobs et en écartant une direction formée à l’école du business PepsiCo. L’illusion a fonctionné, du moins durant quelques années, et malgré le fait que le véritable « geek » et visionnaire d’Apple s’appelait bien Steeve, mais avait pour patronyme Wozniak.