Les glorieux contribuables de Sa Majestés Britannique qui auraient téléphoné à leurs percepteurs ont été enregistrés à leur insu, s’insurge le Register et explique le HNS. Au total, ce sont près de 5,1 millions d’identités qui ont ainsi été collectées, sans que qui que ce soit n’ait eu vent de l’affaire ni qu’une quelconque démarche visant à l’effacement des données ne soit communiquée au public. Opacité complète également pour ce qui concerne les moyens de préservation et de protection des données, si ce n’est qu’ils respectent « les standards les plus exigeants en la matière » sans autre précision.
Or, s’il y a 20 ans, une telle collection était quasiment inexploitable, l’empreinte vocale constitue aujourd’hui une information à caractère aussi personnelle qu’une empreinte digitale. Pis encore, à partir de la modélisation d’un échantillon de voix, il est tout à fait possible d’usurper le « timbre » d’une personne, et plus probablement de fliquer ledit locuteur dès qu’il décroche un combiné, qu’il soit filaire ou cellulaire. Bref, un bon système d’analyse dans le domaine temps/fréquences, branché sur un système d’écoute mondial (le Royaume Uni a libre accès à l’arsenal de flicage de la NSA) peut localiser n’importe qui, n’importe quand, pour peu que ce n’importe qui ait passé un coup de fil au centre des impôts le plus proche.
Il va sans dire qu’en Grande Bretagne aucun des fichiers nominatifs à caractère personnel n’est communiqué à des puissances étrangères …