Et sur le mot et sur la chose
On vous a dit souvent le mot
On vous a fait souvent la chose…
Ecrivait l’Abbé de Lattaignant, qui sur le mot et sur la chose en savait sûrement quelque chose.
Mais, depuis l’affaire des fuites Ashley Madison, un site qui met en avant la chose en assurant que l’on taira le mot, les propos des uns dépassent la mesure des choses. C’est probablement encore un coup de « l’attachée de presse diabolique » ou du « DirCom démoniaque ». Car Avid Life Media (ALM), le groupe à la tête du site piraté, vient de publier un communiqué considérablement plus étonnant que le hack en question où les conséquences vaudevillesques de son hack. Passons discrètement sur les traductions hasardeuses des premières phrases mentionnant l’existence de « parties non autorisées qui auraient eu accès… » le vocabulaire du monde de la pénétration de système échappe certainement aux porte-paroles du cyber-marivaudage.
Non. Ce qui plongera le lecteur dans des abîmes de perplexité, c’est plutôt la phrase suivante : « Any and all parties responsible for this act of cyber–terrorism will be held responsible ». Cyber-terrorisme, le mot est lâché et ça nous laisse tout chose. L’on imagine immédiatement les hordes de censeurs sanguinaires regroupés sous le blason « à deux porte-jarretelles de gueule au pal de carnation », se ruant dans les entrailles des serveurs d’ALM. Cyber-terrorisme… le mot désigne-t-il la chose ?
Tout aussi remarquable est la première sentence de ce même chapitre « At this time, we have been able to secure our sites, and close the unauthorized access points ». En moins de 4 jours, sur une série de serveurs gérant plus de 47 millions de comptes, les gourous de la Communication de Groupe sont parvenus à auditer, analyser, découvrir les parades et déployer celles-ci. Voilà qui est encore bien plus fort que le hack Areva.
Mais quel est donc le mot qui désigne tant la chose qui consiste à prélever une commission en numéraire (sous prétexte d’abonnement) afin de mettre en relation deux personnes qui veulent faire la chose ? Sur ce point, le communiqué ne pipe mot.
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