Après une très nette baisse vers la fin des années 80, le phreacking et activités téléphoniques plus ou moins douteuses paraissent repartir de plus belle. Brian Krebs, du Washington Post, raconte l’histoire de ces trois pirates Philippins qui ont, pendant plus de trois ans, détourné à leur profit plus de 2500 PBX situés aux USA, au Canada, en Australie et en Europe. Trop souvent, ces équipements téléphoniques d’entreprise sont mal configurés, et il n’est pas très compliqué de découvrir que bon nombre d’entre eux utilisent encore les « mots de passe par défaut » figurant sur les documentations de maintenance. Chaque PBX piraté était revendu à des opérateurs de centre d’appels peu scrupuleux, pour la modique somme de 100 dollars pièce. Les premières estimations situent aux environs de 12 millions de minutes le temps de téléphone « volé » aux victimes, soit une somme proche de 56 millions de dollars. Une partie de cet argent, précise une dépêche Reuter, aurait servi à alimenter les caisses de mouvements fondamentalistes islamistes opérant dans le sud-est asiatique.
Autre mésaventure, que vient de subir Armelle Vincent, consœur journaliste correspondante aux Etats-Unis pour le compte de plusieurs magazines et journaux Français. A plusieurs reprises, raconte-t-elle dans les colonnes de Rue 89, ses appels téléphoniques passés depuis les USA à destination d’un téléphone cellulaire en Europe ont été détournés. De mystérieux correspondants font patienter la victime, dans le but probable de tirer un avantage financier lié à un appel effectué sur une ligne surfacturée. Comment, techniquement, un tel acte est possible ? Les faits sont difficiles à expliquer, d’autant plus que les indices sont minces, voir inexistants. Armelle Vincent n’a pas vérifié le montant de ses factures et ne peut assurer avec certitude qu’il s’agit d’une escroquerie. Le nom de son opérateur local est inconnu, ainsi que celui de ses correspondants –ce qui permettrait de donner quelques indices sur les « points communs » à tous ces détournements.