Ce n’est pas la première fois que Cnis-mag rapporte les exploits de Michael Ossmann, père de HackRF, une carte d’émission-réception « radio logicielle » qui couvre des ondes courtes à 5,4 GHz. En juillet de l’an passé notamment, puis en novembre, lorsque le Darpa avait attribué une enveloppe de 200 000 dollars au chercheur. Et nous revenons une fois de plus sur le sujet puisque HackRF (alias Jawbreaker dans sa toute dernière version) était le sujet d’étude proposé lors du dernier Hackito Ergo Sum par deux personnes relativement bien connues dans le domaine des SDR : Benjamin Vernoux et Youssef Toul, ce dernier étant l’auteur de SDR Sharp, l’un des programmes sous Windows les plus utilisés par les hackers radio.
Il existe une grande différence entre lire la description d’un outil de hacking « sur le papier » et le voir à l’œuvre, lancer des « replay attack », intercepter des communications, esquisser les premiers pas d’une attaque MIM. La démonstration des deux chercheurs étaient édifiantes : il n’est plus nécessaire de dépenser 2 à 3000 $ pour « intruser » un réseau radio analogique ou numérique, il n’est plus obligatoire d’être un sorcier des ondes pour capturer une émission entre 100 MHz et 6 GHz (en dessous de 100 MHz, il existe d’autres solutions). Il n’est plus non plus nécessaire d’être millionnaire. Il n’y a pas 10 ans, ce genre de hack coûtait le prix d’une petite voiture de sport estampillée Rhodes & Schwartz ou Thomson CSF. Aujourd’hui, il suffit d’un circuit imprimé, d’un peu de calme pour souder quelques circuits QFN/QFPN et tssop, d’une ribambelle d’antennes (accordées) et si possible de quelques filtres, et l’on est équipé pour analyser cette couche de transport invisible et rapide comme la lumière.