Le Ministre de l’Intérieur Allemand Hans-Peter Friedrich (CSU) voit des poseurs de bombes logiques partout. Pour lui, comme nous l’apprend le site Web Golem qui commente une interview publiée dans l’édition dominicale du Frankfurter Algemeine Zeitung, il faut s’attendre à ce qu’explose un jour une « bombe virtuelle » manipulée par des terroristes et des cyberdélinquants. L’argument des sauvageons d’internet avait déjà servi au Ministre en question à relancer la question de la rétention des données par les FAI Allemands. Le terme de « bombe » n’est manifestement pas choisi par hasard, les mots « virus informatique », « attaque en déni de service » ou « réseau de bot » n’étant pas assez forts pour émouvoir qui que ce soit. Et pourtant, c’est bien de cela qu’il s’agit.
Une réflexion de Ministre qui s’inscrit, fait remarquer Golem, à l’exact opposé des craintes du Secrétaire général de l’Otan Anders Fogh Rasmussen : « die größte Gefahr im Internet nicht von Kriminellen oder Terroristen ausgehe, sondern von anderen Staaten ». En gros, les criminels et autres terroristes ne sont rien face à la menace que représentent les Etats eux-mêmes. Ce qui est d’ailleurs assez logique. Une armée en mouvement ou un acte de guerre est toujours plus destructeur qu’une révolte des pastoureaux. Mais, le titre de la fonction l’explique clairement, le rôle d’un Ministre de l’Intérieur n’est pas de protéger le pays contre un ennemi extérieur (c’est le travail de l’armée) mais plutôt de chercher l’ennemi au sein même dudit pays. Comme beaucoup de ses homologues, Friedrich joue sur le registre du cas particulier, du fait divers et des statistiques de police, décorellés de toutes autres métriques sociétales.