Durant toutes les « fifties », et ce jusqu’au milieu des années 90, Les 18 membres de l’Otan (dont la France) avaient dressé une liste de produits interdits à l’exportation en direction des pays communistes. Cette liste s’appelait le « plan Cocom », pour Coordinating Committee for Multilateral Export Controls. Au titre des choses inscrites sur cette liste rouge les ordinateurs, mini et mainframes qui, pour parvenir de l’autre côté du rideau de fer, devaient transiter par plusieurs pays intermédiaires afin de supprimer toute espérance de traçabilité. Moscou récupéra notamment plusieurs systèmes Bull Mini6 pour soi-disant chronométrer les nageurs lors des J.O. de Moscou en 1980. Il fallait bien ça pour retenir les chronos de Mark Spitz.
Réponse du berger à la bergère, la Chine, nous apprend l’agence Chine Nouvelle, compte à son tour imposer un contrôle des exports concernant certains composants nécessaires à la fabrication de calculateurs de plus de 8 petaflops, et interdira l’export de drones s’ils remplissent l’une des conditions suivantes : voler à plus de 15 000 mètres, décoller sous un vent de plus de 46 km/h ou offrir une autonomie de plus d’une heure de vol. Ce retournement de situation montre à quel point l’Empire du Milieu est passé du stade « d’usine du monde » à celui de « leader technologique planétaire ».