« Berne n’extraderait pas Snowden s’il venait en Suisse » titre Le Matin. L’emploi du conditionnel dans le titre du quotidien Helvétique d’expression Française mérite que l’on s’y arrête. Car si ce que « sait » Snowden pourrait sans le moindre doute servir un juge dans le cadre d’une enquête parlementaire, « des obligations étatiques supérieures pourraient relativiser le refus de Berne d’extrader l’informaticien Edward Snowden s’il était amené en Suisse et réclamé par la justice américaine » précise le Ministère Public de la Confédération. Relativiser le refus… en d’autres termes, ce pays neutre qui sert depuis longtemps de terre d’asile aux centres d’écoute UKUSA du réseau Echelon refuse d’extrader un ressortissant étranger au seul motif de ses opinions ou actes politiques… sauf si les intérêts supérieurs politiques de la Nation l’exigent. Si Edward Snowden avait eu, par le plus grand des hasards, l’envie de chercher asile au royaume des coucous et des comptes en banque, le voilà clairement averti.