« Keep it simple stupid ». Le mode Kiss cher aux informaticiens a su séduire les agents de la NSA, nous apprend un document tiré des fichiers Snowden et récemment publié par The Intercept.
Que les espions Britanniques et leurs collègues du Commonwealth travaillent main dans la main avec ceux des USA n’est pas vraiment une surprise. Le « grand large » alimente les services de renseignements de Sa Gracieuse Majesté de façon quasi systématique au moins depuis la dernière guerre. Ce qui change, explique la rédaction de The Intercept, c’est que les outils d’échange deviennent de plus en plus efficaces, de plus en plus simples, de plus en plus instantanés. Et c’est particulièrement le cas avec Icreach, une infrastructure de collecte de métadonnées téléphoniques acceptant des requêtes via une interface « à la sauce Google » et dont les premiers prototypes ont été pensés et conçus il y a 20 ans de cela. En un clin d’œil, sans formulaire en triple exemplaires, sans délai administratif, sans commission rogatoire, sans frais d’opérateur, les hommes de l’ombre et néanmoins de Londres peuvent apprendre qui a téléphoné à qui, depuis quel endroit, quel numéro de téléphone, à quelle date et heure, durant combien de temps, avec quel IMEI et IMSI, selon quel protocole etc. En prime, Icreach offre l’adresse email, les pseudonymes et les canaux de conversation favoris de l’intéressé. Dit moi à qui tu parles, je te donnerais l’âge du capitaine grâce à l’analyse de tes métadonnées.
Cet outil de profilage massif des communications dispose d’une base estimée de 850 milliards « d’évènements ». Un chiffre qui dépasse l’entendement, un chiffre surtout qui date de 2007 et qui progresse de 1 à 2 milliards d’enregistrements par jour.