Finjan se penche, au fil de son dernier Cybercrime Intelligence Report , sur un pratique dénoncée depuis déjà fort longtemps par Dancho Danchev : les truandages au « classement Google » opérés par certains escrocs du Net, dans le but de diffuser des « scarewares » (faux antivirus). La technique, explique le rapport (inscription préalable obligatoire) consiste à saturer les mécanismes d’indexation de Google avec des mots-clefs très populaires ou avec de proches équivalents orthographiques. C’est donc là une variation sur le thème du typosquatting, que l’on pourrait baptiser typogoogling. De cette manière, les index Google parasités par des noms de sites prétendant contenir les informations recherchées classent en tête de liste des sites compromis qui, à leur tour, réorientent les internautes-victimes vers les sites marchands vendant de faux antivirus. Bien que moins de 2% des visiteurs soient dupes et dépensent innocemment 50 $ de pseudo désinfectant logiciel, les fortunes collectées deviennent vite colossales. La caisse de résonnance créée par Google porte à provoque près d’un demi-million de requêtes par semaine sur les sites compromis. En 16 jours d’observation, les chercheurs de Finjan ont estimé que près de 1,8 million de visiteurs uniques ont visité ces sites sur une période de 16 jours. Chaque « participant » ayant contribué à cette pollution des indexes de Google reçoit en moyenne 9,6 cents par aiguillage de visiteur réussie, soit un total de 176 000 $ de « prime au détournement » (ce qui représente 58 à 90% du chiffre d’affaires réalisé par les ventes des faux antivirus effectivement facturés et payés). Un jour d’activité criminelle, concluent les spécialistes Israéliens de la sécurité, rapporte donc aux rabatteurs près de 10 800 dollars, ou 2 millions de dollars par an. Brian Krebs, du Washington Post, a publié sur cette même affaire, le résultat d’une enquête encore plus détaillée que celle de Finjan. Ces mécanismes de facturation et de rétribution sont intégralement calqués –bien que plus rémunérateurs- sur ceux dictant le payement des espaces publicitaires en ligne du monde « normal ». Ce qui explique peut-être les dérives et les pratiques parfois très discutables de certains stakhanovistes du marketing direct.