Une fois n’est pas coutume, mais c’est la fois de trop
Car en touchant ce jour au roi des animaux,
Un hacker pourrait bien déclencher un typhon.
C’était en une époque où les puissants, dit-on,
Blackberisaient souvent, e-mailaient tant et plus
Jouaient du PDA et de la carte à puce.
Cela tranchait beaucoup avec les vieux usages
Au point que les pandores trouvaient tout çà peu sage.
« Il faut, prévenaient-ils, ne prendre l’habitude
D’abuser de ces TIC, de leur modernitude .
On dit que Cipango nous surveille ainsi
Et que du Canada on entend nos babils »
Les louveteaux nerveux rétorquent aussitôt
« Vous êtes indolents, comme roi d’Yvetot !
Le futur appartient à ceux qui, audacieux
Usent au quotidien ces outils merveilleux
Au diable les archives, le papier et la plume
Vivons à cent à l’heure, vous n’êtes qu’une enclume ! »
Les TIC aussitôt envahissent la cour
Au conseil du Roi prodiguent mille tours.
Mais la canaille aussi profite de la sorte
Et avec’le progrès entre par cette porte
Les pirates du code, les brigands de l’octet.
Pourtant les loups se moquent des hackers entêtés
Ils visent pour l’instant d’autres flibustiers
Ceux qui osent copier par wagons entiers
Les couplets de la Lionne et ceux de ses lionceaux
« Ca devient difficile en bois de Fontainebleau
De s’offrir un terrier, de payer un taillis
En forêt de Neuilly (ou, pour les loups, Passy)
Nos prébendes s’épuisent rongées par la piétaille
Qui ne peut ni ne veut nous donner sa mitraille
Le Lion en est inquiet, et c’est bien par dépit
Qu’il est enfin contraint d’adopter l’Adopi »
Etait-ce à cet instant que Lion, sur Internet
Acheta un roman ou une chansonnette ?
Toujours est-il que toute sa « Carte Bleue »,
Ses numéros, son nom, et tout ce qui fait que
Le Lion est bien le Lion se trouve piraté.
C’est une affaire d’Etat, c’est pour la DST !
Lion fulmine alors, il cherche un coupable
Les loups hurlent aussi, mais sont bien incapables
De mordre le voleur qui se cache en Russie,
En Chine ou au Brésil : son coup a réussi.
Je punirai celui par qui scandale est né
Financier, est-ce toi qui hier ânonnais
Qu’en dedans de tes coffres on ne peut pénétrer ?
Qu’aucun cass’ technoïde on ne peut perpétrer ?
Que de tous les scandales qui frappent la couronne
D’Angleterre et d’Irlande, les banques de Boston
Et de Pondichéry, les TJX aussi, les Cardsystems itou
Ne nous regardent pas, en un mot « on s’en fout » ?
Mais vois les conséquences, les papiers goguenards
Du blog de McAfee et de tous ses renards
Le « Reg » s’en amuse, l’AFP se goberge
Je vais immédiatement vous faire donner les verges,
Et fouetter cette morgue, cette folle assurance
Qu’affectent cependant les Argentiers de France.
Depuis ces derniers temps, vous me coûtez fort cher
Plus de 300 milliards… et tout ce que je perds.
Des têtes vont tomber, je puis vous l’assurer
Et je ferai des lois pour mieux vous pressurer.
Envoi
Prince, soyez clément, épargnez ce banquier
Qui n’a jamais connu que culte du secret
Faites voter des lois, qui par leur transparence
Nous forceront chacun à mettre en évidence
Les dangers qui nous guettent, les pièges qu’on nous tend.
Ne jamais ignorer tout ce qui est latent
Connaître des buffers les overflows infâmes
User de ces outils de « hacking », ces lames
Qui transpercent le code pour en mieux détecter
Les faiblesses, les failles, les instabilités.
Vidocq, disait-on, ne pouvait concevoir
De bonne protection sans une arme très noire
Il faut qu’en aucun cas le mot sécurité
Continue à rimer avec obscurité.