Comment gagner beaucoup d’argent avec du plastique ? Wired, via le blog de Thierry Zoller nous apprend tout sur les fausses cartes de crédit : de l’impression à l’embossage, en passant par le collage de l’hologramme ou l’enregistrement de la piste magnétique. Le document étant américain, on n’y parle pas de carte à puce. D’un point de vue purement pratique, l’on comprend, en moins de 5 minutes, pour quelle raison l’art de la fausse monnaie a été abandonné par les artistes du genre et laissé aux amateurs d’imprimante jet-d’encre.
Comment gagner beaucoup d’argent en se faisant pirater ?Tout est expliqué sur le blog « Film ». Plutôt que de jouer les veuves éplorées ruinées par les flibustiers du P2P -façon Sacem ou RIAA-, les Monthy Python ont décidé de « surfer sur la vague du pillage YouTube » en orchestrant eux-mêmes la diffusion gratuite des grands moments du Flying Circus. De « I like traffic lights » au chant du joyeux bûcheron-travelo, en passant par Eric le poisson rouge sans licence et les dramatiques entrées en scène de l’Inquisition Espagnole… hurlements de rire garantis, mais surtout incitation efficace à cliquer sur le lien Amazon proposant pour trois fois rien l’intégrale de l’œuvre du Cleese & Gilliam’s gang (en haute définition sauce BBC). Depuis le début de cette opération de récupération, à la fin de l’an passé, les ventes auraient progressé de 23000 %. Chiffre à prendre avec bien des précautions, les membres du Flying Circus n’en étant pas à leur premier canular du genre.
Pour quelle raison le Monthy Python réussirait là ou les locomotives de la variété échouent lamentablement ? Probablement parce qu’ils ont quelque chose à vendre, le fruit d’un véritable travail de création, et non une soupe synthétique relevant du « prêt à consommer » dont la vacuité n’a d’égal que les espoirs marketing des Majors. Probablement aussi parce que certains groupes de créateurs ont toujours fait parti du patrimoine génétique d’Internet. Les Monthy pour avoir immortalisé le mot Spam ou Douglas Adams pour son DON’T PANIC ! et sa serviette de toilette. L’intelligence du nonsense britannique colle parfaitement à la peau du « nonsense » technique qu’a été et qu’est encore ce joyeux capharnaüm qu’est le Net.
Comment faire aussi insipide et aussi inaudible que les scies industrielles distillées par les Major ? En téléchargeant la dernière pré-version de SongSmith de Microsoft –une bêta qui mérite bien son nom-. SongSmith, littéralement « la forge à chanson », terme qui indique bien l’origine métallurgique et musculeuse du logiciel, est un générateur de musak technologiquement conçu pour ne créer que des contenus totalement dénués de qualité. A tel point qu’il serait presque possible d’en tirer un tube digne de prendre la tête des « Charts » actuels. Quel rapport avec la sécurité et le piratage ? Peut-être une lueur d’espoir. Car si chaque internaute parvient à comprendre, grâce à SongSmith, que n’importe qui peut « créer » de la musique (du bruit ?) préfabriquée, peut-être que l’espérance de vie de la variété actuelle diminuera au point de disparaître, et avec elle, toute trace de piratage. A quoi bon copier illégalement quelque chose que l’on peut faire sous sa douche ? Monthy Python + SongSmith = fin des problèmes de rémunération des artistes… des vrais.
Hop, une dernière vidéo, aussi mélodique qu’un concerto de Vivaldi …interprété à la scie musicale : un solo de Thérémine. Cet improbable instrument, digne des pires turpitudes de l’Ircam, a inspiré l’équipe du Midnight Research Lab, les redoutables hackers WiFi. Ces rois du Wardriving ont modifié une carte WiFi en détecteur de proximité audible. Le son produit par les haut-parleurs de l’ordinateur portable varie en tonalité et en douceur au fur et à mesure que l’on s’approche du point d’émission. Cette forme de radiogoniométrie pour malvoyants ressemble à s’y méprendre au bruit que génère une poêle à frire. A ranger dans la catégorie « fantasmes techniques », à côté du fusil ou du pistolet à écouter Bluetooth à distance et autres « boîtes Ricoré ». Ce n’est pas du piratage, c’est du hacking pur… de l’amusement technologique.