Il faut le dire, depuis Hadopi, la notion d’identité en France est devenue particulièrement élastique, puisqu’elle est désormais dépendante également d’un numéro IP. De là à associer une empreinte biométrique à une adresse IP et de s’en servir de certificat pour forger aussi bien une accusation qu’une usurpation, il n’y a qu’un pas, que la technologie et les recoupements de fichiers permettent. Aux « c’est impossible bien sûr » des gourous chargés de la défense des fichiers d’Etat et aux personnes défendant les intérêts d’une industrie privée, l’on pourrait opposer le dernier rapport Verizon qui révélait que 58% des fuites d’information était le fait d’actions d’ « hacktivistes » et non plus seulement d’accidents ou d’actes mafieux.
Fort heureusement, l’Anonymous est un individu qui agit essentiellement sur Internet. Donc qui peut se faire repérer grâce à son adresse IP, puis se faire arrêter, puis se faire retourner, puis être utilisé comme « balance », ainsi nous le rappelait Owni au début de ce mois. Il n’y a que dans un seul cas où la « théorie Texel » (la confusion pratique entre adresse IP et personne physique) ne fonctionne pas… ou ne veut pas fonctionner. C’est lorsque les single de Britney Spears et de Tino Rossi et au passage quelques secrets d’Etat sont piratés lors d’opérations Titan Rain, Night Dragon, Aurora, Goshtnet, Moonlight Maze et consorts. Et pourtant, avec une pincée de courage et quelques grammes de réflexion, nos édiles pourraient démasquer les coupables … Nous conseillons aux courageux la lecture du 4ème point d’un ancien article signé Nicolas Ruff et généreusement distribué sur le site de l’ex CNPF.