La « cote de gueule » des grands fournisseurs d’applications Web 2.0 est en chute libre ces derniers temps. Une véritable tempête a notamment secoué le verre à dent de la Grande Toile à propos du « vol de données WiFi » dont aurait été coupable l’organisation de Google Map/Google Street et de son système associé de géolocalisation des points d’accès WiFi. La compagnie d’Eric Schmidt aurait diaboliquement fait « plus » que situer les A.P. : elle aurait en outre capturé au passage, et de manière fort indiscrète, des gigaoctets de trames. 600 Go pour être plus précis. Compte tenu de l’étendue géographique de Google Map et du nombre de routeurs cartographiés, le volume est ridicule… pas même une semaine de piratage de divx pour un ado en mal de nouveautés cannoises , de sauvegarde pour une moyenne entreprise. Mais pourquoi ces captures ? Robert Graham vole à la rescousse de ce pauvre Google et explique la raison très probable de ces captures indésirables. En quelques mots, le GoogleCar ne peut embarquer un système aussi limité que NetStumbler… il lui faut un sniffer moins dépendant du système d’exploitation, le tout doublé d’un mécanisme capable de faciliter les relevés de doute et la précision des triangulations.
Autre martyr de la cause Webesque 2.0, Facebook, qui se fait bannir d’URL au Pakistan, nous apprend Al Jazeera.net, sous le motif qu’un groupe d’opinion encourageait la diffusion des « caricatures du prophète ». Le Président du tribunal de Lahore a demandé une réponse écrite au Ministère des Télécommunication avant le 31 mai. En attendant, une procédure de bannissement a été mise en application. Une censure qui, rapporte Al Jazeera en se référant à une dépêche AFP, ne serait pas d’une efficacité particulière. Les mesures « fermes » du Président du Tribunal de Lahore n’ont que très peu de chances d’être suivies d’effets. Car ce que ce magistrat tente de museler, ce n’est pas un site Web, mais l’opinion d’un groupe utilisant ce site Web. Un filtrage de Facebook aura probablement pour première conséquence d’attirer l’attention de ce groupe en direction du Pakistan (ce qu’il n’était probablement pas jusqu’à présent) et provoquera comme second effet le désir impérieux d’inonder les autres réseaux sociaux desdites caricatures. Le pouvoir subversif du rire contre celui des croyances, voilà une escarmouche inattendue sur le terrain des réseaux sociaux …
Facebook encore, mais diabolisé cette fois par une entreprise Française, Alten, qui, nous apprenait France Info dans la journée du 20 mai, envisageait de licencier deux employés coupables d’avoir émis des propos ironiques sur la direction et le chef du personnel. Notre éminent confrère Marc Rees, de PC-Inpact, laisse entendre que la bataille juridique devant les Prud’hommes portera sur l’aspect privé ou non des échanges émis à partir d’une page Facebook et sur le droit d’un employeur de se servir de la correspondance privée d’un de ses employés pour le licencier. Sans la liberté de blâmer dirait Figaro aujourd’hui, il n’y a plus de liberté du tout.
L’on ne peut manquer de remarquer que, depuis les débuts de la campagne « anti-Facebook » qui s’est déclenchée depuis ces dernières semaines, ce réseau social retient de plus en plus l’attention des hackers et des spécialistes en sécurité. Le dernier en date, AlertLogic, publie sur son blog une alerte dépourvue de détails techniques, ainsi qu’une courte séquence vidéo montrant un PoC fonctionnel. Alerte et PoC montrant combien il semble simple d’avoir accès, en lecture et en écriture, au profil de n’importe quel usager de Facebook. Suggérons donc à l’avocat des employés d’Alten de plaider l’absence de preuves concrètes déterminant la rédaction des propos considérés comme « portant atteinte à l’entreprise ». Après tout, si l’argument de « l’origine impossible à prouver » est utilisé avec succès lorsqu’il s’agit des « vrai-fausses attaques Chinoises » contre les serveurs du Gouvernement Français, il n’y a aucune raison qu’elle ne puisse être employée pour une triviale histoire de réseau social.