Un réseau de cyber-espionnage Chinois comptant près de 1300 postes infectés répartis dans une centaine de pays : C’est Ghostnet, une organisation tentaculaire et secrète que dénonce le centre de recherche Canadien Citizen Lab. Citizen Lab avait déjà attiré l’attention des média le jour où il avait été révélé que Skype, filiale d’eBay, avait reconnu faciliter la surveillance, le stockage des informations et le fichage de ses usagers résident en Chine Populaire. Ce qui est dénoncé, cette fois, c’est un formidable réseau d’Intelligence Economique. Pas une seule fois, pourtant, le rapport n’accuse le Gouvernement Chinois, et il est même envisagé que ces réseaux –car il est fort probable qu’il en existe plusieurs- soit le fruit d’initiatives privées, de « hackers possédant des visées proches de celles émises par les dirigeants et par le parti ». Le propre des régimes politiques collectivistes est précisément de jouer en permanence sur le distinguo confus qui existerait entre les « intérêts de l’Etat défendus par une mobilisation populaire volontaire et spontanée » et la « non responsabilité et l’absence totale d’ordre » incitant lesdites forces populaires à commettre des actes que la diplomatie ne peut que réprouver.
En d’autres termes, il semble que Pékin soit en train de déployer de grands botnets d’espionnage, mais les choses ne doivent pas être formulées de cette manière. Les précédents faits marquants dans la déjà longue histoire de la « cyber-warfare » -Estonie, Géorgie, raids « anti-ambassades », tentatives d’intrusion des grands réseaux institutionnels nationaux …- laissent clairement entendre que ces actes provoqués par des éléments incontrôlés sont généralement trop bien synchronisés pour être seulement malhonnêtes.