Les associations de producteurs et autres intermédiaires de payement du monde de la variété (syndicat des éditeurs phonographiques, Sacem, Scam Snep …) sont parvenus à forcer le Ministère de la Culture à créer une Commission d’Enquête chargée de se pencher sur l’usage du Cloud Computing dans les grands réseaux de piratage. Un scoop signé une fois de plus Marc Rees dans les colonnes de PC INpact. Le but non avoué étant de trouver un moyen de financement supplémentaire sous couvert de « manque à gagner ». De nombreuses taxes reposant sur ce prétexte viennent déjà grever les budgets d’achats de disques durs externes, de supports inscriptibles de stockage (CD et DVD inscriptibles), accès Internet…
Cet appel à la fouille systématique des contenus externalisés a logiquement toutes les chances d’aboutir, après quelques remous et adaptations. Trouver à la fois une nouvelle source fiscale et un prétexte à filtrer les contenus ne peut que séduire certains gouvernements. Aux Etats-Unis, des dispositions identiques sont déjà en place, reposant sur le Patriot Act (antiterrorisme) et non pas sur les réclamations de l’industrie du divertissement audio-visuel.
Toute disposition législative Française allant dans le sens des marchands de variétés ne pouvant s’étendre que dans le cadre des frontières nationales, il n’y a strictement aucune chance pour que la lutte contre les grands centres de stockage de contenus douteux (MegaUpload et consorts) se solde par l’émission d’une commission rogatoire internationale. En revanche, l’impact sur le développement d’une industrie Française de l’hébergement sécurisé et confidentiel serait profond, voir fatal pour ce business naissant. Si les boutiquiers de la musique parviennent à avoir gain de cause et tuer dans l’œuf toute tentative de développement d’un Cloud national, les principaux bénéficiaires (Google, Microsoft, Amazon, SalesForce) leur voueront une reconnaissance éternelle.