Les hackers , surtout les plus noirs, ont, depuis longtemps, inspirés les réalisateurs. Ceux de War Game, Avalon, ExistenZ, Hackers ou Operation Espadon. Avec Subject : I love You , il faudra également compter avec les malwares, qui méritent eux aussi une parcelle de gloire hollywoodienne. Une belle brochette d’acteurs connus joue l’épopée d’un amoureux éconduit qui écrira le « virus du siècle » par désespoir. I love you (the movie) est assez loin des réelles motivations d’ I love you (the virus), fait remarquer Graham Clueley (Sophos), qui espère au passage que cette bluette façon « série Harlequin sauce binaire » n’ira pas inspirer les jeunes générations. Peut-être notre chez Graham regrette-t-il les œuvres amoureusement diffusées par Gigabyte, hackeuse Belge de talent. Lesquelles œuvres se présentaient sous la forme d’un « jeu d’entartage »* mettant en scène précisément les figures de MM William Gates et Graham Clueley. C’était il y a si longtemps…
Avec Subject : I love you, Hollywood tient là un filon inépuisable. Bientôt, sur nos écrans, une nouvelle version encore plus réaliste de Die Hard XVII intitulé « Insert USB Key : Stuxnet Ready », un remake de Fast and Furious ( RBN, The Russian Mafia strikes again), une suite de Midnight Express ( Turkish skimmers, the fatal ATM), un épisode hard core avec L.o.i.c. en guest star ( OSS117 : Sony ne répond plus), une version geekisée des œuvres de Terry Gilliam ( Phisher King) etc… , chaque sortie provoquant à son tour une série de réflexions profondes de la part des patrons marketing du monde de la sécurité sur le ton « pourvu que ça n’inspire pas les script kiddies ». On parlerait même, dans les milieux autorisés, d’une modification des avis des comités de censure qui, à côté d’un « PG 14 » ou d’un « interdit aux moins de 16 ans » serait accompagné par des précisions du style « scène de nudité de code C++ » ou « écrans IDA Pro non floutés : pour public averti ».
Ndlc Notre de la correctrice : la Belgique n’est-elle pas la patrie du Gloupier? Par solidarité féminine, je me dois de préciser que Gigabyte n’a jamais « diffusé » ses œuvres sous forme de binaire exécutable. Seulement le source en Ascii, comme n’importe quelle autre « proof of concept ». Faute qu’elle a très cher payé d’ailleurs.