En moins d’un an, entre 2011 et 2012, la NSA, le service de renseignements US, aurait commis près de 2800 « incidents » et violations juridiques, révèle un audit interne partiellement publié par le Washington Post. Ces statistiques englobent aussi bien les erreurs informatiques que les interprétations des demandes des juges d’instruction, non-conformité des opérations et autres erreurs relevant de la responsabilité des opérateurs.
Comme pour justifier ces erreurs, la NSA rétorque qu’il ne s’agit là que d’un problème marginal compte tenu du nombre élevé de requêtes effectuées chaque mois et qui se compteraient par milliards. Plus exactement, estime nos confrères de TechDirt, la NSA serait frappée d’une véritable boulimie de cyber-perquisitions, avec près de 20 millions d’interrogations de bases de données chaque mois. Et l’on se demande vraiment, au rythme de 600 000 requêtes/jour, comment les fournisseurs de service tels qu’Apple, Microsoft, Google ou Yahoo peuvent non seulement espérer contrôler le bien fondé de toutes ces requêtes, mais en plus affirmer que ne sont autorisées que celles jugées nécessaires à la défense des intérêts nationaux. Devant un tel emballement du système de flicage, aucun outil de contrôle n’est véritablement concevable. Ou alors, il y a, au sein des « big five », un demi-million d’avocats et experts juridiques capables d’évaluer dans la journée chaque demande de la No Such Agency.