Cryptome publie le dernier lot en date des fichiers Snowden expédiés à The Intercept et datant des années 2010. Il s’agit, cette fois, du dispositif Blarney, un réseau d’écoute téléphonique visant aussi bien les éventuels groupes terroristes que les activités diplomatiques, politiques et économiques ou commerciales des pays étrangers et principalement l’Union Européenne, le Fond Monétaire International, les Nations Unies, la Banque Mondiale, l’Allemagne, la France, l’Italie, le Japon, la Grèce, l’Arabie Saoudite, la Russie… et au passage les citoyens US eux-mêmes.
Blarney n’est qu’une des composantes d’espionnage mises en œuvre par la NSA au lendemain des évènements du 11 septembre, tout comme le sont également les dispositifs Stormbrew, Faireview ou Oakstar. Des dispositifs « qui s’appuient sur des partenariats commerciaux facilitant l’accès et l’exploitation des renseignements étrangers obtenus à partir de réseaux mondiaux » expliquent les documents Snowden. Par renseignements entendons métadonnées et contenus des communications, par partenariats commerciaux toute « aide objective » apportée par des opérateurs télécom notamment. Afin que cet espionnage puisse se pratiquer sans heurt, plus de 40 décisions de justice visent aussi bien des organisations internationales que des pays alliés ou des entreprises d’envergure mondiale. Un article signé Ryan Gallagher et Henrik Moltke décrit Titanpoint, l’un des pivots techniques de Blarney, un bunker-central téléphonique situé au centre de New York, bloc de béton de 29 étages et trois sous-sols, sans la moindre fenêtre, prévu pour résister à tous les séismes et attaques nucléaires possibles. 29 étages de pabx, de réseau électrique de secours, et officiellement détenu par AT&T.
Même si, parmi les promesses électorales du futur Président Donald Trump, une partie des coûteuses structures anti-terroristes post 11 septembre devraient être supprimées, il est peu probable que ces « grandes oreilles » voient leur activité faiblir.