Une récente étude d’ABI prévoit que le volume d’affaires du marché Wearable devrait friser les 18 milliards de dollars d’ici 2019. Le mot wearable désigne les objets électroniques ou informatiques intégrés aux vêtements ou fournis sous forme d’accessoires. Cela va de la montre-télé-agenda-ordinateur en passant par les Google-glass, les bagues d’authentification/identification n’intégrant qu’un composant one wire de chiffrement/stockage ou les «ceintures-ordinateurs » qui équipent déjà certains travailleurs spécialisés (plongeurs, lignards, personnel militaire en terrain opérationnel etc.). Connectés ou non, ces équipements sont d’ores et déjà en cours de conception, conception elle-même déjà contrainte par des calendriers de mise sur le marché relativement drastiques. Ergo, l’on peut s’attendre à quelques concessions en matière de sécurité, de faille « by design », d’erreurs d’intégration, de problèmes de compatibilité ou d’adaptation avec les réseaux existants. Certains spécialistes du monde de la sécurité jouent déjà les Cassandre en nous promettant des réveils pénibles et des nervousse brèkdone dans la techno-fripe, des bugs de toquantes-Internet, des Bsod de smart-godasses, des rootages de cyber-binocles, des crashs de techno-costards et des plantages de software-defined-underwears. D’autres se frottent les mains en espérant des avalanches virales qui, prophétisent-ils, ne pourront être contrés que grâce à une nouvelle génération d’antivirus-firewall adaptés au monde du Wearable.
Certes, le monde de la téléphonie mobile (et de la défense périmétrique « mobile ») nous prouve qu’il n’est pas toujours nécessaire de réussir pour persévérer. Le smartphonisé contemporain se moque généralement du tiers comme du quart des spywares qui encombrent ses « apps » et se méfie des « ralentissements » (ou pire encore, des blocages) que pourrait provoquer un anti-virus pour appareils mobiles. Les journalistes que nous sommes attendent tout de même avec une certaine impatience le jour où ils pourront titrer « Une bande de hackers pirate 6 millions de boutons de Blue-Jeans et exige une rançon payable en bitcoins pour débloquer la situation » ou « Les hacktivistes du mouvement indépendantiste du bas-Larzac revendiquent le defacement de 25 millions de Google-glass qui n’affichent plus depuis deux mois que des tableaux de Puvis de Chavannes ». Les magasins Zara afficheront sur leurs cyber-chemisiers l’étiquette « protected by McAfee » ou « Kaspersky Inside », le port de chaussettes Ted Lapidus à mémoire de forme fera l’objet d’avenant au contrat de travail sous l’intitulé «BYOF (bring you own fumantes), restriction d’usage », et le Clusif publiera un nouveau « livrable » intitulé « Mehari, une réponse concrète à la gestion des déploiements de correctifs dans la garde-robe moderne. Chapitre 1 : les uniformes de la fonction publique ».