Deux conférences de la Smoocon seraient presque passées inaperçues sans les mentions du blog de SecureWorks et de Government Security.
La première est signée Rick “Zero_Chaos” Farina , est n’est autre que la très attendue « suite » de son intervention faite à l’occasion de la Defcon16. Un « hack Wifi » de plus, dira-t-on … pas exactement. Car l’une des passions de Farina est de s’intéresser de près aux registres des cartes WiFi en général et des chipsets Atheros en particulier. Car lorsqu’un OEM fabrique un jeu de composant radio, il cherche avant tout à le rentabiliser, donc à le destiner à un marché le plus large possible. Les « limitations » ne sont que le fruit d’un paramétrage particulier, capable de verrouiller le composant pour qu’il réponde à telle clientèle ou telle contrainte de législation nationale. L’on connaissait déjà les disques durs qui, d’un changement de firmware, voyaient leurs capacités doublées, voici désormais les cartes WiFi « 11b » capables d’intercepter des communications téléphoniques DECT, ou des « 11a » pouvant explorer aussi bien les bandes WiFi et Wimax que les voies montantes et descendantes des satellites d’observation terrestre, les balayages des radars d’approche de l’armée, les « uplink » de certains satellites de diffusion ou le spectre consacré à la radioastronomie.
Malgré l’aspect sensationnaliste d’une telle annonce, il ne faut pas oublier que lesdites cartes WiFi qui travaillent sur 2,4 ou sur 5 GHz, montrent des performances de réception totalement catastrophiques. Ces appareils sont conçus pour travailler dans des réseaux ne dépassant pas 100 mètres de couverture, et seraient bien en peine de récupérer le faible niveau d’énergie que représente un « étalon horaire » provenant d’un satellite en orbite géosynchrone (36 000 km). Pas plus que l’usager d’une carte modifiée à la sauce « Zero Chaos » ne serait capable de savoir s’il perturbe gravement un système de surveillance militaire, le travail d’un astronome ou la télémétrie d’un responsable réseau utilisant une infrastructure satellite. Enfin, le niveau de technicité nécessaire au calcul et à la construction d’antennes accordées sur ces fréquences là dépasse, et de très loin, les gamineries folkloriques du genre « antenne Ricorée » ou « guide d’onde Pringles ». Bref, sport réservé aux personnes maîtrisant à la fois l’aspect logiciel et les contraintes matérielles des appareils SHF.
La seconde causerie est l’œuvre de Matt Neely. Elle survole un sujet rarement abordé lors des conférences sécurité : l’écoute, et éventuellement le spoofing d’informations transmises par lien radio quelque soit la fréquence considérée. En d’autres termes, une approche du test de pénétration « large bande », indépendant de la plateforme matérielle à éprouver. Les fichiers Powerpoint de la conférence peuvent être récupérés sur le site de l’auteur. Ils n’abordent que très superficiellement l’aspect « pentesting » radio, mais l’auteur mentionne, au fil de son discours, quelques appareils fort intéressant en matière d’analyse et d’exploration du spectre radioélectrique, notamment un appareil à « couverture générale » 0/3 GHz d’origine Icom –une version « populaire » plus économique qu’un banc Rohde & Schwarz- et l’incontournable SDR de Matt Ettus, l’USRP. Les spécialistes du hack radio n’apprendront donc strictement rien –il s’est dit des choses biens plus intéressantes lors de la dernière 25C3.