Béni par les instances universitaires de la très sérieuse université de Stanford, un groupe de chercheurs en sciences humaines semble penser que les réseaux neuronaux de nouvelle génération sont plus compétents que les êtres humains pour détecter les orientations sexuelles à partir de l’image d’un visage. Avec 81% de certitude pour les hommes, 71% pour les femmes assurent les chercheurs, un tel moteur d’analyse déterminerait l’homo ou hétérosexualité d’une personne. Les levées de boucliers et protestations indignées dans les milieux scientifiques ne se comptent plus : que l’étude soit un « fake » ou le fruit d’un travail réel, que ses motivations soient d’ordre moral (pour sensibiliser la population arguent les « pro-étude ») ou purement égotiste, l’existence même de ce mémoire est considérée comme scabreuse.
Est-il nécessaire d’évoquer tant les questions éthiques qu’émotionnelles que soulèvent de tels travaux ? Ils font ressurgir les dérives racistes de l’eugénisme de l’Allemagne Nazi bien avant le début de la seconde guerre mondiale. Ils rappellent également que chaque nation ne traite pas de la même manière la « sanctification scientifique » et les applications liées à de telles études. Particulièrement Outre Atlantique, dans un pays ayant à peine abrogé les lois ségrégationnistes et dont plusieurs personnages politiques, membres du Tea Party en tête mais également pas mal de Républicains, considèrent encore l’homosexualité comme une perversion, une déviance ou un « choix personnel ». A tel point que même l’équipe au pouvoir tente d’imposer une politique eugéniste en envisageant de bannir de l’armée les personnes transgenre(in Le Monde). Or, avant de bannir, il faut bien commencer par « ficher », et pour « ficher », faut préalablement « détecter ».
D’un point de vue « InfoSec » ce genre de publication soulève une toute autre question : existe-t-il un quelconque contrôle sur ce genre d’algorithmes et sur leur intégration dans les usines Big Data des GAFA et de leurs semblables ? Ce qui est inadmissible en deçà des frontières Européennes ne peut pas toujours être interdit au-delà.