Trois plaintes contre X viennent d’être déposées par un groupe de clients d’Ashley Madison dont les noms se sont retrouvés publiés sur Internet. Une plainte visant les intrus ? Que Nenni ! Nous apprend Databreachez.net. Sont menacés Amazon Web Services, l’autorité d’enregistrement et hébergeur GoDaddy et un opportuniste opérateur de services Web ayant ouvert les sites ashleymadisonpowersearch.com, adulterysearch.com, ashleymadisoninvestigations.com et greyhatpro.com. Autant de sites dont l’intérêt est précisément de faciliter la recherche d’un nom en particulier dans la multitude d’identités divulguées par les hackers puritains.
La chose n’est pas courante. Généralement, ceux qui poursuivent les messagers plutôt que les véritables auteurs d’un piratage sont spécialisés dans le commerce de gros systèmes de gestion de bases de données ou d’équipement de routage et de commutation. Faute de véritables coupables, il faut trouver une victime expiatoire située sur le même territoire que les avocats du plaignant, victime capable de verser quelques menues monnaies en guise de dommages et intérêts. Un psychopompe à phynance en quelques sortes.
Comme le fait remarquer notre confrère Databreaches, ce n’est pas le fait d’avoir contribué à la divulgation d’un nom et donc à porter atteinte à sa vie privée qui justifie cette action en justice, mais le fait qu’une telle chose pourrait survenir. L’hypothétique a donc valeur de risque, l’éventuellement possible se transforme en crime.
Toujours à propos du piratage Ashley Madison, quelques statistiques nous enseignent beaucoup sur le profil de la clientèle. L’abonné-type est en majorité masculin (on s’en doutait un peu), principalement citoyen des USA, loin devant le Canada pourtant mère-patrie de ce site de wannabe marivaudage. Tout de suite derrière les USA viennent le Brésil, l’Australie et l’Afrique du Sud (ah, l’impitoyable solitude de l’orpailleur, du chasseur d’opales et des mineurs de diamants).
Nombre d’usagers ce se service amoureux ont utilisé leur messagerie professionnelle, ce qui nous apprend que, par ordre de fréquentation, et dans le secteur des NTIC, viennent en tête les employés d’IBM, HP, Cisco, Apple, Intel, Microsoft, Samsung, SAP, Oracle et Qualcomm. Seuls un esprit chagrin pourrait émettre des propos désobligeants à propos du caractère castrateur du secteur des NTIC.