Privacy International, l’Epic (Electronic Privacy Information Center) et le CMCS (Center for Media and Communications Studies), publient leur rapport sur l’état des libertés individuelles en Europe. L’élève le mieux noté est la Grèce ainsi que la moitié sud de Chypre. La Turquie, la Croatie, le Royaume Uni et l’Italie sont qualifiés de pays « à surveillance endémique » ou « généralisée ». La France, qui appartient au groupe de pays coupables de « manquements systématiques au respect des règles » écope de nombreux points noirs dans les domaines du respect du droit constitutionnel, de la préservation des données à caractère privé, de la rétention de données, de l’accès abusif des données par les organismes gouvernementaux, des informations financières, des agissements des services de renseignement… La longue liste de griefs dressée par les trois organismes pointe du doigt notamment les risques provoqués par le nouveau système d’identification du système de santé (le DMP) ou les violations du secret bancaire.
Si les positions de l’Epic sont souvent plus que radicales, voir outrancières, la présence temporisatrice de Privacy International et du CMCS ne parvient pas à masquer une nette progression, dans la quasi-totalité des pays européens, des dispositions légales limitant les libertés individuelles : contrôle des échanges internet et des communications privées, tant sur les canaux IP que via les réseaux de téléphonie mobile, accroissement des politiques de déploiement de vidéo surveillance etc. De manière générale, cela se traduit, commente Brian Honan, patron du Cert Irlandais, par un accroissement drastique des moyens de surveillance sur tout ce qui touche aux nouvelles technologies en général et aux TIC en particulier, sans pour autant que les politiques aient une idée précise de la manière dont elles sont consultées ou consultables.