Megapuload fermé par le FBI au moment même où s’achevait la journée de protestation contre les propositions « Sopa-Pipa » ( Stop Online Piracy Act et de Protect intellectual property Act), la limite entre les hasards du calendrier et le message subliminal est assez floue. Pour les « Anonymes », cet acte est considéré comme une provocation… et comme ce mouvement qui n’en est pas un réagit à la moindre provocation, les sites du FBI, du Département de la Justice, d’Universal, de Warner, du RIAA et du MPAA sont tombés sous les coups d’attaques en déni de service nous apprend RT. Les différentes associations qui luttent contre les tentatives de mainmise des professionnels de l’industrie du divertissement (dont le Parti Pirate) ont immédiatement protesté : le business model de l’hébergeur de fichier n’est pas directement responsable du contenu qu’y placent ses clients et, depuis que temps déjà , l’entreprise avait entamé un vaste programme de « nettoyage » et d’expurgation.
Si la fermeture de Megaupload a permis d’amuser quelques amateurs de L.o.i.c., il provoque également le bonheur de certains éditeurs. C’est notamment le cas de LifeHacker qui, du jour au lendemain, publie un article intitulé « Cinq alternatives intéressantes à Megaupload »… Article situé en première page du site, immédiatement au-dessus d’un autre papier intitulé « que sont les magnet-link et comment puis-je les utiliser pour télécharger un torrent ». Provocation ? Il s’agit là d’un autre article opportuniste qui suit la décision du site Pirate Bay de ne plus diffuser de fichiers .torrent.
Opportunisme également en France, où l’évènement a permis aux radios et aux quotidiens de revenir sur la question du piratage des contenus de variétés et de divertissement audiovisuel, et de mettre en perspective l’avenir d’Hadopi en cette période pré-électorale. Entre les « bravo » de l’actuelle Présidence et le couplet sur la licence globale défendue par certains ténors de l’opposition, tout ça permet de faire des titres et des phrases.
Et le problème, c’est qu’aucun média ne sort réellement des poncifs sur le sujet, à part peut-être Le Monde avec son article sur le faux « effet Hadopi ».
Et, bien sûr, toujours personne pour s’interroger sur la pertinence du prix des CDs, DVDs ou autres biens culturels…