1,2 milliard de dollars : on se croirait revenu à l’époque de la bulle Linux ou Internet avec le rachat par Microsoft de cette entreprise quasiment inconnue en Europe. Mais cet évènement explique beaucoup de choses, notamment le mutisme absolu que la Ballmer’s Company imposait autour des évolutions nécessaires de sa suite dans le nuage Office365. Et notamment en termes de communication interne et de gestion de projets, fronts sur lesquels se battaient ouvertement les concurrents tels que Kolab, Zimbra, Google ou Zoho et sur lequel Microsoft était quasi absent.
Yammer est donc le chaînon manquant de la panoplie Cloud de Microsoft, qui prend en compte les terminaux mobiles (iphone, android, blackberry, windows phone ), administre les utilisateurs et groupes (les fonctions SSO et authentification forte sont natives), supervise le suivi d’évènements répercutés dans les agendas de groupe (de Outlook à Google et Yahoo), orchestre des cercles de « téléphonie/conférence » sur IP et de gestion des documents partagés avec synchronisation automatisée de contenu, et s’interconnecte avec des logiciels cloud tiers, notamment Salesforces.
Résumer donc ce rachat par un lapidaire « Microsoft s’offre un réseau social d’entreprise » est un peu loin de la vérité. Microsoft renforce surtout son catalogue d’outils de travail collaboratif en ligne. Activité qui entre parfaitement dans la logique de « virtualisation de l’espace de travail » et le retour à une informatique d’entreprise « louée à l’usage » et non plus possédée par l’usager. A court terme (et à court terme seulement), cette forme d’informatisation est une promesse d’économie pour le client, mais à longue échéance, c’est l’assurance d’une rente de situation garantie pour l’éditeur. BBBY : Back to the Big Blue Years