« Saviez-vous que 1 personne sur 44 avoue avoir perdu de l’argent à la suite d’une escroquerie à la loterie sur Internet ? » Roger Halbheer, Chief Security Advisor chez Microsoft, joue les évangélistes anti-scam. Est-ce là encore l’une de ces actions plus « marketing » qu’efficace que tente de lancer Microsoft, telle cette campagne contre les « scarewares », ces faux antivirus ? « Dans un premier temps, nous cherchons avant tout à obtenir des métriques et à sensibiliser. Obtenir des métriques, car, quelques sondages mis à part, personne n’a une idée très précise de l’ampleur de ce genre d’escroquerie. On est très loin des grandes affaires genre « scam Nigérian »… ce sont, dans le cadre des escroqueries à la loterie, des vols de petites sommes, des opérations affectant plus l’amour-propre de la victime que son porte-monnaie. Et il n’est pas toujours agréable de porter plainte auprès de la police en avouant s’être fait « repassé » de 200 euros sous prétexte que l’on a naïvement cru gagner le gros lot d’un sweepstake auquel on n’a jamais participé… le ridicule fait peur, et l’on peut soupçonner que des sommes fantastiques sont ainsi récoltées par les filières mafieuses sans que les autorités aient une réelle idée de l’ampleur du phénomène ». Reste que l’alliance avec Western Union, la banque la moins regardante quant au contenu des transferts réalisés (e-gold ou Webmoney mis à part), ne donne pas à cette campagne la couleur blanc-bleu qu’elle prétend avoir. Mais revenons aux résultats de l’étude préliminaire publiée par Microsoft et conduite par l’Ipsos
27 % des internautes interrogés pensent qu’ils pourraient être victimes d’une escroquerie à la loterie qui leur coûterait de l’argent.
51 % des internautes interrogés déclarent que ces courriels d’escroquerie à la loterie les rendent réticents à acheter des biens sur Internet.
36 % déclarent qu’ils sont devenus davantage réticents à utiliser Internet suite à ces escroqueries à la loterie.
Pour ¼ des internautes français, les mails d’escroquerie à la loterie ne sont pas forcément des escroqueries et ils sont 18% à les ouvrir
Beaucoup de « ressenti » dans cette étude, mais encore très peu de faits vérifiables. L’étude, par exemple, n’a absolument pas pris en compte la législation sur les jeux dans les différents pays européens couverts par l’enquête… Or, la différence de perception entre ce qui est légalement « permis » dans un pays et ce qui est « possible » sur Internet –un milieu dénué de frontières- est précisément un levier activement exploité par les scammers. La non prise en compte de ce levier peut biaiser la pertinence des résultats collectés.